Les expulsions des migrants ont coûté 20 millions de dollars à l’Algérie
Par R. Mahmoudi – Les autorités algériennes ont transféré quelque 78 000 migrants africains qui vivaient illégalement en Algérie depuis 2014, a révélé la présidente du Croissant-Rouge algérien, Saïda Benhabyles.
Dans une déclaration au journal panarabe Al-Araby Al-Jadid, Mme Benhabyles a affirmé que «l’Algérie expulse les migrants conformément aux accords conclus avec leurs pays d’origine qui le demandent, en particulier les migrants du Niger et du Mali». Elle précise également que les opérations d’expulsion de ces migrants ont coûté jusqu’ici à l’Etat algérien 20 millions d’euros, sans compter les coûts d’approvisionnement et de la prise en charge médicale.
Réagissant aux critiques émanant de certaines ONG internationales ou locales, Mme Benhabyles estime que ces campagnes «visent à faire pression sur l’Algérie en raison de ses positions sur un certain nombre de questions internationales et régionales». «Au lieu de s’en prendre à l’Algérie, dit la présidente du Croissant-Rouge, ces ONG devraient s’employer à analyser les causes qui poussent les migrants à traverser le Sahara pour venir en Algérie ou en Europe.»
Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, avait réitéré, mardi, le refus de l’Algérie des accusations portées par les ONG internationales sur cette question, tout en affirmant que les opérations d’expulsion des migrants clandestins se poursuivront. A l’occasion de sa rencontre avec le ministre de l’Intérieur italien, à Alger, Ouyahia a réitéré le refus de l’Algérie d’installer des centres de rétention pour migrants subsahariens.
L’Algérie a été le premier pays de l’Afrique à rejeter la demande de certains pays européens pour mettre en place des centres de rétention dans le but de juguler les flux migratoires vers le Nord, suivie par la Libye, puis le Maroc et l’Egypte.
R. M.
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