Les alliés du FLN contredisent Ould-Abbès : «Bouteflika n’a pas tranché !»
Par R. Mahmoudi – A moins de six mois de l’élection présidentielle, aucun parti politique, à l’exception du FLN, n’est entièrement assuré de la candidature du président sortant. Même engagés dans la nouvelle alliance pour le soutien de cette candidature, certains partis qui en font partie, certainement instruits par l’annonce maladroite faite par Djamel Ould-Abbès, n’hésitent pas à afficher leurs doutes. C’est le cas du Mouvement populaire algériens (MPA) d’Amara Benyounès.
Connu pourtant pour être un fervent partisan du président de la République, Benyounès a de nouveau émis des doutes quant à la candidature, en répétant, samedi lors d’une rencontre avec ses militants, que le Président «n’a pas encore tranché» quant à sa décision de briguer ou non un nouveau mandat. «Ils ont tout à fait le droit de ne pas vouloir un cinquième mandat mais le Président n’a pas encore tranché la question», a-t-il déclaré en parlant des partis de l’opposition.
Toujours dans ce style qui donne à lire entre les lignes, l’ex-ministre du Commerce poursuit : «Nous sommes toujours persuadés qu’il est l’homme qu’il faut pour cette période», tout en décochant des flèches en direction du camp ami : «Nul ne peut choisir un Président pour le pays à la place des Algériens !»
Dans une précédente intervention, le chef du MPA s’en était déjà pris aux partis de la majorité – et peut-être aussi à d’autres partis –, en rappelant, avec des mots là encore à décoder, que «personne ne peut obliger le président Bouteflika à se présenter pour un nouveau mandat, ni l’empêcher à le faire en dehors du Conseil constitutionnel».
Cette thèse vient d’être renforcée par une nouvelle déclaration d’Ali Benflis qui, après avoir annoncé son refus de participer à des élections face à Abdelaziz Bouteflika, exprime lui aussi des doutes. Samedi, lors de sa conférence de presse, il a clairement affirmé que le cinquième mandat n’était pas «une chose acquise» dans un climat politique aussi «confus». «Il n’y a pas de certitude sur un cinquième mandat», a-t-il lâché.
Parlant, lui aussi, un langage crypté, Benflis se dit persuadé que «si des élections ont lieu en avril prochain, comme annoncé, il y a deux possibilités pour le peuple algérien : soit une chance inouïe pour aller vers un système démocratique, soit l’opacité et l’inconnu».
R. M.
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