La justice restitue leurs passeports aux généraux récemment libérés
Par Kamel M. – Algeriepatriotique a appris de sources généralement bien informées que les généraux qui avaient été placés sous mandat de dépôt avant d’être libérés sur ordre du président Bouteflika, auraient récupéré leurs passeports. L’interdiction de sortie du territoire national qui leur avait été signifiée aurait donc été levée et ils seraient à nouveau libres de leurs mouvements.
Les cinq officiers de haut rang concernés, Saïd Bey, Habib Chentouf, Abderrazak Chérif, Menad Nouba et Boudjemaâ Boudouaouer, avaient été limogés puis arrêtés pour «enrichissement illicite» et «trafic d’influence». Mais leur arrestation avait soulevé un certain nombre de questions sur l’opportunité d’une telle mesure qui ne s’était pas inscrite dans un cadre global de lutte contre la corruption. Certains observateurs y avaient vu une volonté de porter atteinte à l’armée et de saper le moral des troupes au moment où l’ANP assume pleinement les missions de défense du territoire national et de lutte contre le terrorisme.
Des sources proches du dossier avaient affirmé à nos confrères d’El-Khabar que la décision prise par la chambre d’accusation du tribunal militaire de Blida de libérer les cinq officiers supérieurs de l’ANP mis en détention préventive pourrait être le prélude à leur transfert vers une juridiction civile.
La même source avait précisé qu’il n’y avait «aucun vice de forme» dans ce revirement, puisque le ministre de la Défense nationale – en même temps président de la République – dont les prérogatives lui confèrent le droit d’ordonner la mise en détention préventive d’un ou de plusieurs officiers supérieurs de l’ANP, peut lui-même autoriser leur libération provisoire si les juges de la chambre d’accusation estiment insuffisants les arguments ayant motivé la décision arrêtée initialement par le juge d’instruction de mettre les prévenus sous mandat de dépôt.
C’est donc bien ce qui s’est passé, semble-t-il, dans le respect des délais fixés à 15 jours, puisque les prévenus avaient déposé une demande d’appel les 19 et 21 octobre dernier. Il faut en conclure que la procédure n’a rien de politique et qu’il ne s’agit nullement d’une grâce présidentielle en faveur des officiers incriminés.
Pour les juges de la chambre d’accusation, les chefs d’inculpation – enrichissement illicite et abus de fonction – pour lesquels les prévenus sont poursuivis ne portent pas sur des faits inhérents à l’exercice de leur fonction militaire, mais sur des agissements survenus en dehors de la vie militaire qui peuvent, par conséquent, être examinés par un tribunal civil.
K. M.
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