La «maladie diplomatique» de Djamel Ould-Abbès va-t-elle sauver le FLN ?
Par R. Mahmoudi – Selon le quotidien El-Khabar, Djamel Ould-Abbès aurait reçu un appel téléphonique mardi, aux environs de 23 h, où l’homme qui était au bout du fil, dont on ne sait rien, lui aurait signifié qu’il était «indésirable» à la tête du parti. Cette annonce aurait bouleversé le désormais ex-secrétaire général du FLN au point de provoquer chez lui, quelques heures plus tard, un malaise cardiaque, suite à quoi il fut transféré d’urgence à l’hôpital militaire d’Aïn Naâdja.
Selon cette version, Ould-Abbès, après s’être remis de son malaise, s’est rendu dans la journée de mercredi au siège de son parti, à Hydra, où il est resté près de deux heures et a rencontré des membres de la direction de son parti, notamment Ahmed Boumehdi, Abdelmalek Boudiaf et Saïda Bouni, en plus de son chef de cabinet. Sur le moment, Ould-Abbès n’a rien révélé à ses collaborateurs. Il leur aurait même menti, puisqu’il leur avait dit qu’il devait se rendre au Conseil de la nation alors qu’il était parti chez lui.
Pour les dirigeants du FLN, rien ne présageait une telle décision de la part de leur chef, puisque, la veille, il avait reçu une délégation nigérienne et paraissait très dynamique et très enthousiaste.
Du côté des adversaires de Djamel Ould-Abbès, le temps n’est pas à chercher à savoir si le patron du parti «a démissionné» ou «a été forcé à la démission», ni si sa maladie est réelle ou imaginaire mais à savourer ce départ. Pour l’ex-président de l’APN Abdelaziz Ziari, «la maladie diplomatique est la meilleure décision qu’a prise Ould-Abbès depuis son installation à la tête du parti !» a-t-il ironisé dans une déclaration à chaud à la presse.
Ce départ permettra, selon Ziari, de «mettre fin à la crise qu’il a provoquée au sein du parti». Cet ancien président du Parlement reproche à Djamel Ould-Abbès notamment sa gestion du bras de fer avec Saïd Bouhadja qu’il qualifie de «chaotique».
Enfin, Ziari se dit favorable à la désignation de Moad Boucharab à la tête de la direction collégiale chargée d’assurer la gestion des affaires du parti, en attendant la réunion des hautes instances du parti pour décider de la suite.
Ce qui laisse penser que Ziari va s’y impliquer.
R. M.
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