Le duel entre Ould-Abbès et Bouhadja se termine par un double K.-O.
Par Karim B. – Le duel qui a opposé deux ténors du parti FLN s’est terminé par un double K.-O. Ni Saïd Bouhadja ni Djamel Ould-Abbès ne sont sortis vainqueurs de cette confrontation qui a fini par les emporter tous les deux.
Les deux hommes ont néanmoins ceci de commun : officiellement, ils n’ont pas démissionné. Le jeu se poursuit-il dans les coulisses, chacun avançant ses pions et tirant les ficelles derrière les rideaux ? La situation est inédite et crée une confusion au sein des deux institutions importantes que sont le parti majoritaire et le Parlement.
La guerre ne semble pas être finie entre les deux hommes et les camps qu’ils représentent. Saïd Bouhadja est constitutionnellement toujours le président légitime de l’Assemblé populaire nationale à partir du moment où il n’a pas déposé sa démission. Dès lors, le vote de la loi de finances 2019 est entaché d’irrégularité et peut être révoquée en doute en raison de son adoption par une APN issue d’un coup de force, donc illégitime.
Au FLN, Djamel Ould-Abbès invoque un «congé de maladie de longue durée» mais ne dit à aucun moment qu’il cède les commandes du parti à son remplaçant provisoire. Pour l’instant, le FLN est censé être dirigé par un secrétaire général intérimaire et qui se trouve être le président d’un Parlement croupion.
Djamel Ould-Abbès et Saïd Bouhadja s’éclipseront bientôt définitivement de la scène politique nationale et laisseront derrière eux un parti et un Parlement déstabilisés, à quelques mois seulement d’une échéance électorale importante. Légalement, s’ils ne déposent pas leur démission de façon officielle, l’Algérie se retrouvera dans la même situation que le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) dont le dernier Conseil n’a pas été levé à ce jour et qui est, quelque part, la source de tous les problèmes politiques que vit l’Algérie depuis l’Indépendance.
Si les deux hommes sont politiquement déjà morts et enterrés, l’entorse ainsi faite aux lois de la République enfoncera le pays dans une illégalité institutionnelle qui pourrait remettre en cause jusqu’à l’élection présidentielle de 2019.
K. B.
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