Djamel Ould-Abbès ne veut pas lâcher : «Je suis toujours le SG du FLN !»
Par Kamel M. – Djamel Ould-Abbès a déclaré à la chaîne de télévision privée El-Bilad qu’il n’a pas démissionné de son poste de secrétaire général du FLN, accusant «les médias francophones» de lui avoir fait dire ce qu’il n’a pas dit.
Ould-Abbès avait quitté son poste en invoquant des problèmes de santé, mais des sources informées avaient indiqué à Algeriepatriotique bien avant son annonce de «prendre un congé de longue durée» que l’omniprésent patron du FLN était sur la sellette depuis son annonce de la candidature du président Bouteflika pour un 5e mandat sans qu’il ait été délégué pour parler au nom du président de la République.
Le désormais ex-secrétaire général du FLN se rebiffe-t-il ? D’aucuns se demandent à quel jeu joue le zélateur du 5e mandat que ses pairs de l’alliance présidentielle accusent de vouloir s’imposer comme le leader absolu et le défenseur exclusif du président Bouteflika. Les sorties médiatiques aussi nombreuses que bruyantes de l’encombrant Ould-Abbès ont relégué les plus hauts responsables de l’Etat à la seconde place et l’ont propulsé, lui, sur le devant de la scène politique comme une sorte de porte-parole autoproclamé de la présidence de la République.
Cette situation commençait à devenir gênante aussi bien pour le président Bouteflika lui-même que pour le président du Conseil de la nation, effacé mais qui a son mot à dire, le Premier ministre et néanmoins secrétaire général du RND qui croise le fer avec son frère-ennemi par déclarations interposées, mais aussi pour des membres du gouvernement, à l’image de Tayeb Louh.
Djamel Ould-Abbès a, rappelle-t-on, renié sa qualité de militant du FLN au ministre de la Justice après son discours prononcé à Oran, dans lequel il rappelait que le président Bouteflika était l’unique architecte des réalisations achevées durant ses quatre mandats. Ould-Abbès faisait porter ainsi à Tayeb Louh la responsabilité de ses propos en tant que membre de l’Exécutif conduit par le patron du RND et non pas en tant que membre du parti qu’il dirigeait.
Cet imbroglio n’a fait qu’accélérer le départ du successeur d’Amar Saïdani qui aura laissé proliférer l’argent sale au sein de l’ancien parti unique tout en feignant le combattre. D’ailleurs, une des toutes premières tâches à laquelle devra s’atteler son successeur – Mouad Bouchareb ou une direction collégiale – sera d’expurger les rangs du parti de ses affairistes véreux qui ont pris racine depuis que les secrétaires généraux qui se sont succédé à la tête du FLN en ont fait un fonds de commerce politique.
K. M.
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