Un membre du FLN : «Ould-Abbès dirige le parti à partir de chez lui !»
Par R. Mahmoudi – L’imbroglio provoqué par l’annonce de la démission de Djamel Ould-Abbès ne fait que se compliquer davantage, au point de rendre illisible l’évolution de la situation au sein de l’ex-parti unique. Après sa déclaration, vendredi à la chaîne El-Bilad TV, dans laquelle il démentait avoir démissionné de son poste de secrétaire général du FLN, accusant «les médias francophones» de lui avoir fait dire ce qu’il n’avait pas dit, c’est au tour du membre du bureau politique du parti, Ahmed Boumehdi, d’affirmer que Djamel Ould-Abbès est toujours à son poste et qu’«il continue normalement de diriger le parti à partir de chez lui».
Boumehdi a fait cette déclaration dimanche, en marge de la rencontre des partis de l’alliance présidentielle, où il représentait le FLN. Ce qui confère à sa déclaration un caractère officiel. Le plus cocasse dans cette histoire est que ni Boumehdi ni aucun autre membre de la direction du parti n’ose contester la légitimité de Mouad Bouchareb, désigné à la tête de la direction collégiale, chargé d’assurer l’intérim jusqu’à l’élection –ou la nomination, parce que, désormais, il n’y a plus aucun règlement respecté dans la maison FLN – d’un nouveau secrétaire général.
Cette situation inédite annonce un nouveau bras de fer au sein du parti majoritaire, étrangement similaire à celui ayant opposé, il y a seulement quelques semaines, le même Ould-Abbès et son staff à Saïd Bouhadja. Un bras de fer qui s’est achevé dans une cacophonie indescriptible, dont les protagonistes ont pris le risque de sortir avec une Assemblée à deux têtes. Le même topo est reproduit aujourd’hui au sein du même clan, avec le risque d’avoir deux chefs du parti, l’un légitime et l’autre imposé – ou, à vrai dire, doublement imposé !
Cela dit, pour les observateurs de la scène politique, tous ces soubresauts à répétition au sein du FLN doivent être interprétés comme le reflet de tiraillements larvés qui s’aiguisent à mesure qu’on s’approche de l’échéance électorale du printemps 2019, et l’expression de la confusion qui règne dans les hautes sphères de la décision au sujet de ces élections.
R. M.
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