Yémen : Ansarullah gèle ses opérations militaires
Un haut responsable du mouvement Ansarullah (Houthis) au Yémen a annoncé, hier soir, le gel des opérations militaires contre les forces progouvernementales pour donner une chance aux efforts de l’émissaire de l’ONU, attendu cette semaine à Sanâa en vue de la préparation de pourparlers de paix.
Soutenues par une coalition menée par l’Arabie Saoudite depuis 2015, les forces progouvernementales cherchent à reprendre le contrôle des vastes territoires qu’ils ont s en 2014, notamment la capitale Sanâa et la ville portuaire d’Al-Hodeida, au moment où les groupes d’Ansarullah y opposent une résistance depuis longtemps.
Cité par des médias, Mohammed Ali Al-Houthi, chef du «Conseil suprême révolutionnaire» des Houthis, a indiqué que la direction de son mouvement avait pris «l’initiative d’appeler les parties (…) yéménites (rebelles, ndlr) à donner des instructions pour une cessation des tirs de missiles (…) sur les pays agresseurs», en référence notamment à Ryad. Mohammed Ali Al-Houthi précise que son appel vise à «soutenir les efforts» de l’émissaire de l’ONU, Martin Griffiths, et prouver les «bonnes intentions» du mouvement Ansarullah.
Cette décision a été prise «afin de faire échouer toute justification pour la poursuite de l’agression ou du blocus» de la coalition sur le pays, a-t-il ajouté. Il a, en outre, appelé les dirigeants de la rébellion à confirmer leur disposition à «geler et cesser les opérations militaires sur tous les fronts pour parvenir à une paix juste».
L’appel intervient après un contact entre les Houthis et Griffiths et «sa demande de cesser les lancements de missiles et de drones», selon lui. Dimanche, le «ministre des Affaires étrangères» des Houthis, Hicham Charaf, avait rencontré Nicholas Davies, un responsable au sein de l’équipe de l’émissaire de l’ONU, selon l’agence de presse Saba. L’entretien a porté sur «les efforts de l’émissaire pour lancer le processus politique et les négociations afin de parvenir à la paix au Yémen». L’ONU et la communauté internationale doivent «opter pour la voie politique pour mettre un terme à l’effusion de sang et la destruction», a déclaré Charaf, cité par Saba.
La guerre au Yémen a fait quelque 10 000 morts et engendré, selon l’ONU, la pire crise humanitaire dans le monde. Des responsables humanitaires estiment que le bilan des victimes directes ou indirectes du conflit est largement plus élevé.
S. S.
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