Une source diplomatique algérienne : «Alger a compris le jeu de Rabat»
Par Karim B. – «En reprenant avec une rare célérité et dans un réflexe pavlovien un discours anti-algérien hargneux, le ministre marocain, Nasser Bourita, a non seulement laissé éclater son dépit et sa frustration, certainement de voir que l’Algérie ne tombera pas dans le piège de la bilatéralisation de la question du Sahara Occidental, mais il a surtout montré au grand jour et aux yeux de tous le caractère totalement captieux et insincère de cette fameuse main tendue à l’Algérie», a déclaré une source diplomatique algérienne à Algeriepatriotique, en réaction à une interview que le ministre marocain des Affaires étrangères vient d’accorder à un média français.
«S’il fallait une preuve de cette imposture, les propos insultants du ministre marocain qui accuse le peuple algérien de se complaire dans une culture politique d’un autre âge, suffisent pour démontrer que ce n’est pas l’Algérie qui insulte l’avenir et que ce n’est certainement pas notre pays qui bricole l’engineering de la stratégie de la tension permanente pour rêver quelques gains illusoires sur les questions de la frontière et du Sahara Occidental», a ajouté notre source pour qui «les petits calculateurs à somme nulle sont à chercher de l’autre côté de la frontière».
«Par ailleurs, souligne encore la source diplomatique algérienne, s’agissant de ce fameux mécanisme politique de dialogue et de concertation que l’on nous présente comme un instrument inédit, nos voisins devraient se rappeler que celui-ci n’est pas nouveau, puisqu’il a déjà été institué à deux reprises et qu’il a été tué dans l’œuf par leurs propres agissements».
Notre source rappelle la réunion des trois commissions – politique, économique et consulaire – début 2003, et dont le point d’orgue devait être la visite du chef du gouvernement algérien à Rabat en 2005 et que le Maroc a annulée la veille même en estimant qu’elle n’était plus opportune. Plus récemment, en janvier 2012, à l’occasion de la visite du ministre marocain des Affaires étrangères de l’époque, Saâdeddine El-Othmani, à Alger, un cycle de visites ministérielles croisées devait être programmé ainsi que l’institution de commissions mixtes sectorielles.
«Malheureusement, dans les deux cas, c’est toujours la partie marocaine qui assume pleinement la responsabilité de la mise à mort de ce mécanisme, à la première déconvenue essuyée sur la question du Sahara Occidental», regrette notre source, qui note que l’Algérie «a définitivement compris que Rabat est décidé à tout jamais à prendre en otage la relation bilatérale algéro-marocaine et la construction maghrébine, en espérant ainsi faire levier pour amener la partie algérienne à reconsidérer sa position sur la question du Sahara Occidental».
K. B.
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