Tunis veut organiser une réunion «à huis clos» entre Messahel et Bourita
Par R. Mahmoudi – Le chef de la diplomatie tunisienne, Khemaies Jhinaoui, a déclaré, jeudi, que son pays menait des contacts pour proposer ses bons offices entre l’Algérie et le Maroc, afin, dit-il, de rapprocher les vues des dirigeants des deux pays.
Dans une déclaration au quotidien tunisien Al-Sabah, le ministre a aussi indiqué que son pays inviterait «des responsables des deux pays à une réunion à huis clos» en Tunisie, en marge de la réunion au sommet de l’Union du Maghreb arabe (UMA), prévue en mars prochain à Tunis.
Or, sur sa page Facebook, le chef de la diplomatie tunisienne avait bien indiqué que son pays avait «proposé des dates pour la tenue d’une réunion de concertation à huis clos des cinq ministres maghrébins des Affaires étrangères». Entre les deux versions, il y a bien une grande nuance. Car, pour l’Algérie, une réunion à huis clos avec des interlocuteurs marocains seuls reviendrait à adopter la démarche des Marocains qui appelaient à un «dialogue direct» avec les Algériens.
Cela dit, le chef de la diplomatie tunisienne a affirmé que son pays suivait «les efforts diplomatiques des pays frères maghrébins déployés pour appuyer les efforts de la relance des institutions de l’UMA». Et d’enchaîner : «Nous poursuivons les efforts des dirigeants algériens et marocains pour clore le dossier des différends bilatéraux arabes et régionaux, dont celui entre l’Algérie et le Maroc».
Le ministre tunisien se dit, enfin, convaincu que «l’initiative de Sa Majesté Mohammed VI, les déclarations des frères algériens et les actions diplomatiques maghrébines pourraient contribuer à la relance des relations intermaghrébines et surmonter les vieux différends entre la République algérienne et le royaume marocain».
Bien qu’empreinte d’ambigüité, cette initiative tunisienne vient appuyer la démarche algérienne pour le règlement de tous les litiges avec le voisin de l’Ouest, dans le cadre de l’UMA, au moment où Rabat dit toujours attendre une «réponse officielle» d’Alger à l’appel de Mohammed VI.
R. M.
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