Si ingrats !
Par Akram Chorfi – La fréquence des saisies de devises étrangères au niveau des frontières de notre pays, si elle est le signe d’un redoublement de vigilance et d’un embrigadement de tous les instants de nos services douaniers au niveau des ports, aéroports et des postes frontaliers terrestres, n’en est pas moins le signe, également, d’un redoublement de férocité de la part des trafiquants de tous bords habitués, des années durant, à un braconnage systématique qui saigne notre pays.
Aujourd’hui que la situation financière de l’Algérie vit des moments de crise et que l’heure est à la mobilisation des consciences pour faire le consensus autour de la nécessité de préserver les intérêts du pays, en préservant ses grands équilibres financiers, ne voilà-t-il pas que ces braconniers, au nom de leurs seuls intérêts, contribuent à aggraver davantage la situation en faisant sortir, par petits montants, des devises fortes.
Ces personnes qu’on arrête en flagrant délit de trafic de devises non déclarées à l’international ignorent-elles qu’en procédant de la sorte elles trahissent leur pays et poignardent dans le dos les personnes vulnérables qu’elles contribuent à appauvrir davantage en privant l’Etat des moyens de leur venir en aide de façon autrement plus efficace et avec plus de moyens financiers ?
Dans un Etat social qui a érigé l’égalitarisme en sacerdoce, tout acte de détournement, d’évasion fiscale, de fuite de capitaux à l’étranger est une ignominie humaine contre ceux qui continuent à attendre, dans la détresse, une assistance sociale et financière.
Pour s’être fait des crocs sur le dos de l’Algérie, ces personnes n’en sont pas moins ses enfants, dont il faut parier, sans risque de perdre, qu’ils ont toujours eu droit à tout gratuitement et qu’à force d’acquis et de gain facile, le moindre écueil sur le chemin de la richesse les rend féroces et ingrats.
A. C.
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