Quel rôle pour Abdelaziz Belkhadem à l’approche de la présidentielle ?
Par R. Mahmoudi – Le retour inattendu d’Abdelaziz Belkhadem sur la scène politique, quatre ans après sa tonitruante exclusion, marque un tournant décisif, aussi bien dans la crise que traverse son parti, le FLN, depuis quelques mois, que dans la guerre de positions qui fait rage actuellement autour des prochaines échéances électorales.
Accueilli, mardi, en grande de pompe au siège du FLN où il a été longuement reçu par Mouad Bouchareb, l’homme qui sert pour l’instant de chambellan du parti, Belkadem a compris qu’il est pressenti pour en (re)prendre les destinées. Sa déclaration à la presse, où il prête allégeance au chef de l’Etat, en le remerciant d’avoir «permis aux militants de reconstruire leur parti sur de bonnes bases», tout en descendant en flamme ses deux successeurs – ou ses deux «futurs» prédécesseurs –, à savoir Djamel Ould-Abbès et Amar Saïdani, ne laisse aucun doute sur ce qui sen prépare pour la prochaine étape.
Cette fulgurance avec laquelle Abdelaziz Belkhadem a été rappelé au service par le président de la République traduit un besoin urgent, à quatre mois du début de la campagne électorale pour la présidentielle, d’avoir un FLN stabilisé et capable de peser dans les rapports de forces politiques engagés autour de cette élection mais, aussi, des futures échéances. Ainsi, le FLN, avec Belkhadem à sa tête, pourrait, par exemple, jouer la contrebalance face à Ahmed Ouyahia, qui apparaît de plus en plus comme un sérieux postulant à la succession du président de la République et qui, en tous les cas, cultive une aura de présidentiable. Le FLN aurait besoin d’un homme offensif pour le freiner dans son élan.
Il faut dire que, dans cette de rivalité entre les deux principales formations de l’alliance présidentielle, Ahmed Ouyahia avait insidieusement contribué à l’affaiblissement, voire à la déstabilisation du FLN, en soutenant, en septembre dernier, l’offensive de ce parti contre l’ex-président de l’APN, Saïd Bouhadja, qui était à l’origine de l’effondrement actuel.
R. M.
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