Londres : «L’Algérie a rétabli la sécurité après l’attaque de Tiguentourine»
Par R. Mahmoudi – De visite jeudi à Alger, la commissaire britannique pour le commerce en Afrique, Emma Wade-Smith, a déclaré que «l’Algérie avait pris toutes les mesures nécessaires pour renforcer la sécurité et la confiance» après l’attaque terroriste de Tiguentourine de 2013.
Cette déclaration vient conforter la position du gouvernement britannique sur cet épisode, lequel s’appuyait sur les conclusions de l’enquête judiciaire rendues début 2015, établissant la responsabilité entière du commando terroriste ayant pris d’assaut le complexe gazier, tuant au total 40 personnes, dont 6 Britanniques et 1 Colombien résidant au Royaume-Uni. Car, au début, certaines voix s’étaient élevées pour semer le doute sur l’origine des tirs ayant atteint certaines victimes britanniques. Certains médias avaient même, sous le choc, tenté de contester la version officielle donnée par les autorités algériennes, faisant régner, pendant quelque temps, un climat de méfiance entre Londres et Alger.
Les relations se sont vite réchauffées, et la coopération entre les deux pays s’est nettement améliorée, avec la multiplication des visites mutuelles et des contrats signés dans divers domaines. Ce processus s’est accéléré depuis l’annonce du retrait de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, qui a obligé les Britanniques à chercher d’autres partenaires. La commissaire pour le Commerce en Afrique a, elle-même, reconnu que le Brexit était «une opportunité pour son pays pour hisser ses relations commerciales et d’investissement avec l’Algérie à un niveau plus élevé».
Sa venue en Algérie permet, justement, de défricher le terrain pour une meilleure coopération avec Alger. Elle a compris que les efforts déployés par l’Algérie pour «rétablir la confiance» doivent être accompagnés par «un effort de sensibilisation auprès des hommes d’affaires au Royaume-Uni». Elle reconnaît que les deux communautés d’affaires «ne se connaissent pas assez», tout en soulignant qu’il est du devoir de son gouvernement de «les rapprocher davantage pour mieux comprendre la situation et les opportunités qui existent en Algérie».
Aussi le mauvais départ de l’Accord d’association Algérie-Union européenne, signé en 2015, peut être un atout important pour les Britanniques afin de stimuler leurs investissements et accroître leur présence en Algérie, à l’heure où la tendance y est pour la diversification de la coopération économique.
R. M.
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