Des officiers des services français : «Le DRS nous a toujours mis en garde»
Par Hani Abdi – Un documentaire réalisé par France 2 retraçant l’histoire secrète de l’antiterrorisme français est revenu sur les attentats commis par le Groupe islamique armé (GIA) en France. Ce documentaire, qui fait parler d’anciens responsables de divers services de renseignements français, relève «toutes les difficultés rencontrées» pour venir à bout des cellules terroristes du GIA en France.
L’intervention d’une unité d’élite du GIGN (groupe d’intervention de la gendarmerie nationale) qui a réussi à éliminer le commando terroriste ayant détourné le 24 décembre 1994 un avion d’Air France d’Alger vers Marseille, a été le début d’une déferlante terroriste, selon le documentaire
Denis Favier, chef du GIGN à l’époque, affirme que les services secrets français avaient été avertis maintes fois par leurs homologues algériens de l’existence de projets d’attentats dans des villes français en 1995. «Mais nous ne savions ni quand ni comment», a-t-il dit, en soulignant qu’il était «difficile» pour les services de renseignements français de «faire face à la menace terroriste».
Malgré les alertes à plusieurs reprises des services algériens, «le renseignement était difficile à recueillir en France», a affirmé l’officier français, expliquant que les terroristes «ont beaucoup profité du désordre, du manque de coordination et de concurrence entre les différentes agences de renseignement».
Globalement, le documentaire évoque le rôle central des terroristes algériens revenus d’Afghanistan dans les attentats en Algérie comme en France. Ces attentats ont été analysés et décortiqués par des agents et des responsables du renseignement français, tels qu’Alain Chouet de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), Roger Marion de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), Jacques Poinas, de l’Unité de coordination de la lutte antiterroriste (UCLAT), Louis Caprioli de la Direction de la sécurité territoriale (DST), Denis Favier du GIGN et de Bernard Squarcini, à l’époque directeur-adjoint des Renseignements généraux (RG).
Les intervenants ont fait état des cafouillages entre les différents services de renseignements. Il a fallu un rappel à l’ordre du président de l’époque, Jacques Chirac, pour remettre la machine en marche et réussir ainsi à démanteler les réseaux du GIA et prévenir des attentats terroristes dans plusieurs villes françaises. Une lutte «sans merci» des services français contre les cellules du GIA avait lieu, alors que des forces politico-médiatiques continuaient à mener leur propagande contre l’Algérie à travers le «qui tue qui ?».
Le documentaire de France 2 a le mérite de rappeler la barbarie terroriste à travers le regard de professionnels qui le combattent sur le terrain.
H. A.
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