Bidonvilles : des abris de fortune trouvent preneurs à des prix chers
Par Houneïda Acil – Une information nous est parvenue de l’est du pays, plus précisément de la wilaya de Skikda, qui parle de la cession de maisons en tôle des bidonvilles en contrepartie de sommes sonnantes et trébuchantes.
«Les personnes qui habitent les bidonvilles, après avoir obtenu des logements sociaux réalisés par l’Etat, vendent leurs abris de fortune contre des sommes d’argent qui varient entre 900 000 et 1 200 000 DA», affirme une source à Algeriepatriotique qui a requis l’anonymat.
Selon notre source, les gens qui vivent dans des bidonvilles sont prioritaires. «L’Etat privilégie les personnes qui habitent dans les quartiers pauvres alors que ceux qui louent ou habitent en famille entassés comme des sardines passent en second», explique-t-elle.
Les personnes qui achètent ces abris de fortune savent pertinemment, ajoute notre source, qu’elles ont une grande chance de bénéficier d’un logement bien avant celles qui ont fourni des dossiers de demande de logement depuis plusieurs années.
L’Etat n’est-il pas censé raser ces quartiers informels après avoir logé ces habitants ? Si.
Devant l’ampleur de ce phénomène, l’Etat avait décidé, il y a quelques années, d’éradiquer les bidonvilles. De vastes opérations ont été organisées dans plusieurs localités de la capitale, déployant d’énormes moyens pour démolir ces quartiers qui ternissent l’image de nos villes après avoir relogé leurs habitants.
Récemment, une importante opération de relogement a permis à des centaines de familles habitant dans des bidonvilles à Skikda de bénéficier de logement de type public locatif (LPL) dans le cadre du programme de l’éradication de l’habitat précaire. En marge de ces opérations de relogement, malheureusement, certains bénéficiaires mercantiles trouvent le moyen de vendre leurs abris de fortune à des sommes considérables à d’autres personnes aussi immorales qu’eux.
Ces pratiques illégales, ajoutées à la corruption et au favoritisme qui minent le secteur de l’habitat et dont certains y voient un commerce fort lucratif, non seulement, nuisent au bon fonctionnement du programme qui vise à éradiquer ces habitations précaires, mais aussi empêchent l’Etat de rééquilibrer l’offre et mieux répondre aux attentes des populations et d’en finir définitivement avec la crise du logement dans notre pays.
H. A.
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