La famille d’Aït Ahmed interdit tout recueillement sur la tombe du défunt
Par Hani Abdi – Le conflit entre la famille Aït Ahmed et la direction du FFS se corse. Après avoir refusé de participer au meeting commémoratif organisé par le parti aujourd’hui à Alger, la famille d’Aït Ahmed, qui s’est recueillie sur la tombe du défunt à Ath Ahmed à l’occasion du troisième anniversaire de sa mort, a appelé les villageois à veiller à ce que les derniers vœux du fondateur du FFS soient respectés. La famille demande ainsi à la population de veiller à ce que la tombe du défunt ne fasse l’objet d’aucune cérémonie commémorative de la part des autorités publiques, des partis politiques et de toute autre organisation.
Le FFS n’est pas épargné par cette demande de la famille. Bien au contraire. Par ce rappel des «vœux» de l’ancien leader du plus vieux parti de l’opposition, la famille d’Aït Ahmed vise particulièrement la direction actuelle du FFS avec laquelle le courant ne passe plus depuis le dernier congrès extraordinaire de l’instance présidentielle, organisé en avril 2018. Un congrès extraordinaire qui a été le prélude à une série de changements et d’exclusions de cadres.
La famille Aït Ahmed a ouvertement défendu certains de ces cadres exclus, à l’instar de Salima Ghezali, ex-conseillère du défunt Hocine Aït Ahmed et actuellement députée d’Alger. En octobre dernier, les enfants d’Aït Ahmed ainsi que sa veuve ont contesté les décisions et, globalement, la gestion de la direction actuelle du parti. Dans une déclaration publique, la famille du défunt fondateur du FFS s’est solidarisée avec Salima Ghezali, radiée du parti.
Elle a qualifié la réunion de la commission de médiation, le 6 octobre dernier, d’un épisode «ubuesque et kafkaïen (…) illustré par le refus du président de cette commission d’en signer le procès-verbal avec remise de sa démission séance tenante». L’actuelle direction du FFS, à sa tête Ali Laskri, un des fidèles compagnons de Hocine Aït Ahmed, s’est engagée au lendemain du congrès extraordinaire à remettre le FFS à ses militants et à l’assainir de ce qu’elle considérait comme des «intrus». La direction du parti n’a jamais répondu à la famille Aït Ahmed. Mais, en aparté, des cadres estiment que la famille n’a pas à s’immiscer dans les affaires internes du FFS.
H. A.
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