Vidéo de la mutilation des deux Scandinaves : les Algériens sadiques ?
Par Kamel M. – Traumatisés. Choqués. Des millions d’internautes, dont des centaines de milliers d’Algériens, ont regardé l’insoutenable scène de l’égorgement et de la décapitation des deux touristes scandinaves par des terroristes marocains. Une vidéo digne des films d’épouvante que les membres de Daech ont diffusée sur les réseaux sociaux à des fins de propagande, au moment où le mouvement terroriste créé par la CIA en Irak et défait en Syrie vit ses derniers jours.
Les Algériens sont-ils devenus sadiques ? Pourquoi ces images ont-elles été regardées autant de fois et par autant de concitoyens qui se la sont partagée sans retenue aucune et sans craindre que de telles horreurs soient vues par des enfants de plus en plus nombreux à utiliser Facebook, Instagram, WhatsApp, etc., quand les parents sont incapables de les en empêcher, à moins de les priver de leur «bijou» technologique ?
Y a-t-il une explication psychologique à ce phénomène grandissant de recherche du sensationnel, quitte à sombrer dans la dépendance maladive à ce genre de vidéos qui circulent en toute liberté sur Facebook notamment ? Quel avantage un internaute gagne-t-il à partager des mages d’horreur en invitant ses «amis» à regarder avec lui deux pauvres jeunes femmes souffrant le martyre avant d’être exécutées de façon ignoble par les hordes sauvages dans une montagne reculée du Maroc ?
Avant ce triste événement, une autre vidéo d’un otage de Daech dont la tête a été coupée à coups de hache a fait le buzz sur la Toile. La vidéo a, elle aussi, connu un «grand succès» puisqu’elle a «réalisé» des millions de vues.
Les fondateurs de Facebook, de YouTube et des nombreuses autres applications qui régentent la vie de l’ensemble de l’humanité depuis l’apparition des envahissantes nouvelles technologies de l’information et de la communication, sont moralement et juridiquement responsables de la propagation de la violence et de la précipitation des mœurs dans un excès de dépravation. Leur rôle néfaste, qui a pris le dessus sur leur caractère utile des NTIC, constitue une véritable menace que de nombreux pays développés tentent de contrer, en vain.
En Algérie, la morale a cédé devant le tsunami virtuel qui a déferlé sur une société qui a perdu ses repères et qui était, jusqu’à un passé récent, conservatrice. Internet est désormais moins un outil de savoir qu’un danger.
K. M.
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