Sahara Occidental : la Norvège désavoue le Makhzen
Par Sadek Sahraoui − Nouvelle victoire diplomatique pour le Front Polisario sur le Maroc. La ministre des Affaires étrangères de la Norvège a précisé dans un communiqué, rendu public hier, que l’accord aérien conclu entre la Norvège et le Maroc ne peut pas être appliqué au Sahara Occidental. La ministre norvégienne des Affaires étrangères, Ine Marie Eriksen Soreide, avait expliqué elle aussi le 21 décembre dernier devant le Parlement norvégien que l’accord aérien liant la Norvège au Maroc se limitait au seul espace aérien marocain tel que reconnu par le droit international. La réponse est venue suite à demande de clarification de Theodor Barndon Helland, député du Parti du progrès.
Cette cinglante mise au point constitue un désaveu au Makhzen qui cherche par tous les moyens à contourner le droit international pour banaliser son occupation du Sahara Occidental. Le Maroc, avec l’aide de la France, organise régulièrement des dessertes vers Dakhla, ville occupée à partir duquel du poisson congelé est également exporté illégalement par voie aérienne en Espagne et dans d’autres capitales européenne. Rabat tente ainsi de faire croire que les accords aériens conclus avec ses «partenaires» européens couvrent le territoire non autonome du Sahara Occidental, ce qui est évidemment un mensonge.
Cette supercherie a d’ailleurs vite été dévoilée. A ce propos, le Tribunal de l’Union européenne (UE), saisi par le Front Polisario, a jugé début décembre que l’accord sur l’aviation civile conclu en janvier 2018, entre l’Union européenne et le Maroc, est sans application au territoire du Sahara occidental et à son espace aérien. «Le Tribunal de l’UE, saisi par le Front Polisario, a jugé vendredi dernier, dans une ordonnance, que l’accord sur l’aviation civile conclu en janvier 2018, entre l’UE et le Maroc, est sans application au territoire du Sahara Occidental et à son espace aérien», a-t-on précisé dans le verdict.
Pour le juge européen, il y a lieu de comprendre la notion de territoire du Maroc comme «renvoyant à l’espace géographique sur lequel le royaume du Maroc exerce la plénitude des compétences reconnues aux entités souveraines par le droit international, à l’exclusion de tout autre territoire tel celui du Sahara Occidental». Le Tribunal a ajouté que l’inclusion du territoire du Sahara Occidental enfreindrait «le principe d’autodétermination rappelé à l’article premier de la charte des Nations unies et le principe de l’effet relatif des traités». De même, l’ordonnance a souligné «avec une grande précision» que l’UE «ne saurait valablement partager une intention du royaume du Maroc d’inclure le territoire en question dans la chambre d’application de l’accord».
S .S.
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