Pourquoi les éléments de l’opposition armée syrienne affluent vers l’Algérie
Par R. Mahmoudi – Le directeur chargé de l’immigration au ministère de l’Intérieur, Hacene Kassimi, a révélé que l’Algérie est visée par «un grand complot ourdi par des parties régionales» qui aident des terroristes syriens en Algérie à traverser le Niger et le Mali, avec des passeports soudanais.
Confirmant les informations sur l’arrestation, il y a quelques semaines, de dizaines de miliciens syriens dans la région de Tamanrasset, le responsable du ministère de l’Intérieur, cité par le quotidien arabophone El-Massa, précise que nombre d’anciens soldats de l’armée syrienne qui s’étaient infiltrés clandestinement en Algérie entretenaient des relations avec des officiers supérieurs de l’Armée syrienne libre, une milice créée par des puissances étrangères en 2011 en vue de renverser le gouvernement syrien en place.
Le chargé de l’immigration assure que l’armée algérienne surveille de près ces mouvements suspects près de nos frontières sud et qu’elle est prête à mettre en échec toute tentative d’infiltration.
Le responsable explique enfin le choix des anciens membres de la milice syrienne défaite d’emprunter cet axe Soudan-Algérie par la fermeture du seul accès qu’ils avaient pour gagner l’Europe par les pays des Balkans, suite au verrouillage des frontières décidé notamment par l’Albanie.
Au même moment, la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH) affirme, dans un communiqué rendu public mardi, qu’une cinquantaine de migrants, dont la plupart seraient des Syriens retenus à Tamanrasset, ont été expulsés vers le Niger les 25 et 26 décembre dernier. La LADDH demande aux autorités compétentes d’«intervenir en urgence pour sauver et secourir les personnes qui se trouvent égarées quelque part aux frontières entre l’Algérie et le Niger».
Développant une autre version sur cette histoire, basée sur des témoignages, la Ligue affirme que les ressortissants syriens étaient entrés en Algérie il y a trois mois par la frontière avec le Mali et qu’ils s’étaient rapprochés des services de sécurité pour demander «protection», avant d’être placés dans un «centre de rétention», puis condamnés à trois mois de prison avec sursis pour entrée illégale sur le territoire national.
R. M.
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