Un porte-parole des Gilets jaunes : «Une insurrection n’est pas à écarter»
Par R. Mahmoudi – Au moment où la presse parisienne épilogue sur l’«effilochement» du mouvement des Gilets jaunes au bout de sept semaines de manifestations et d’affrontements avec les forces de l’ordre, Maxime Nicolle, figure de proue du mouvement, prédit, au contraire, une radicalisation accrue, avec le risque d’un basculement vers un «soulèvement armé». Un glissement sémantique qui marque, sans doute, un tournant dans ce mouvement de contestation inédit en France.
Ce jeune leader, connu aussi sous le pseudonyme de Fly Rider, estime qu’en 2019 des «gens préparent un soulèvement national avec des armes». «Beaucoup de gens dans ce mouvement sont prêts à perdre la vie pour que notre futur soit meilleur. Des gens préparent un soulèvement national avec des armes», a déclaré Maxime Nicolle lors d’une diffusion en direct sur Facebook dans un groupe comptant plus de 150 000 membres. Et d’enchaîner : «Il y a des gens qui se préparent à être beaucoup moins pacifiques, voire ne veulent plus du tout être pacifiques.»
S’adressant au président Emmanuel Macron, ce porte-parole des Gilets jaunes dira : «Tout ce qui se passe, c’est de la faute des gouvernements qui sont vendus par le fric. Aujourd’hui, il y a des gens qui ne lâcheront pas. Dans le pacifisme, en étant présent, en manifestant, et d’autres qui ne veulent plus du tout être pacifiques parce qu’ils ont vu que tu as envoyé des flics taper leurs gosses, leurs grands-mères, leurs grands-pères, leurs frères, leurs sœurs, des femmes, des enfants.»
Cela se passe au moment où la figure la plus médiatisée des Gilets jaunes, Eric Drouet, sortait de garde à vue pour être jugé le 15 février prochain. Arrêté mercredi pour «organisation d’une manifestation sans déclaration», Drouet dénoncera une «cabale politique». «Tout ce qui se passe ici est politique», a-t-il affirmé, jeudi, à la presse, dénonçant la présence inhabituelle de «hauts gradés, qui posent eux-mêmes les questions» ou encore le fait d’avoir été «auditionné quatre ou cinq fois sur les mêmes sujets». On n’est pas en Syrie ou au Soudan, mais bien en France !
R. M.
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