Noyau dur
Par Bachir Medjahed – La classe politique a coulé. Par classe politique, on entend l’opposition et celle qui fait la périphérie du pouvoir, c’est-à-dire celle qui ne fait que colporter ce qui est lui est demandé de dire et de faire tout en faisant croire que pour elle les voies du seigneur sont constamment pénétrées.
Le trouble qui provient du jeu est assez visible chez l’ancien partenaire en football de l’ex-chef du DRS. Il ne fait pas partie de ceux qui savent, encore moins de ceux qui élaborent des stratégies pour le Président. Faire partie de ceux qui jouent ne signifie pas faire partie du noyau dur, celui qui écoute, qui évalue, qui adopte, qui adapte et qui met en œuvre.
Une conférence avant l’élection ne peut pas avoir d’autre lecture que celle du report de l’élection, du prolongement du mandat, de la modification constitutionnelle du mandat ou d’un remplacement du Président par une équipe en vue d’entamer une phase de transition. Nous sommes, d’ailleurs, à une étape historique de toute la période écoulée depuis l’Indépendance. La fin de la légitimité historique frappe aux portes de la Présidence et de la Défense nationale.
L’opposition, obsédée par le mandat, n’y a vu que du feu. Elle n’y voit plus rien. Tout lui est trouble. Au début, elle pensait «linéaire» ; nous nous acheminions vers le cinquième mandat. L’opposition commençait à dénoncer puis à exiger. Elle sait pourtant qu’elle ne sera pas écoutée. Puis, il lui avait paru qu’il n’y aurait pas de cinquième mandat. Pour les très proches du Président, il ne faudrait pas laisser le hasard décider tout seul. La «construction» du hasard fait partie de la stratégie du pouvoir. Seul le pouvoir peut car il est le pouvoir. Par contre, l’opposition ne peut pas.
Les très proches, les «en permanence» très proches, ont pour fonction d’introduire une dose d’intelligence dans tout ce qui se construit de «stratégique» autour du Président. Tous ne sont cependant pas capables d’imaginer les choix stratégiques à faire, les politiques ou les plans de leur mise en œuvre.
Toutes les stratégies sont portées par des ballons-sondes. L’opposition apprend qu’il n’y aura pas de cinquième mandat. Elle entend dire, quand même, qu’il y aura continuité. Cela voudrait-il signifier qu’il y aura reconduction sans passer par la tenure de l’élection présidentielle ? Ou alors un candidat du système en sortant Khelil des bois ? On fait jouer à celui-ci le rôle d’abcès de fixation d’abord en le chargeant publiquement de l’affaire Sonatrach (c’est lui et pas un autre) et en l’en remerciant en l’«en lavant» par les zaouïas et le titre de probable candidat. Le lièvre est donc prêt pour crédibiliser l’élection. Un des lièvres. Quel rôle pour Belkhadem ? La recherche opérationnelle continue.
B. M.
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