Des élus américains marquent les 100 jours de la mort de Khashoggi
Des élus républicains et démocrates, accompagnés d’amis de Jamal Khashoggi et d’organisations de défense de la liberté de la presse, ont marqué jeudi au Congrès américain les 100 jours de l’assassinat du journaliste saoudien en lui rendant un vibrant hommage.
La cérémonie a débuté par un moment de silence. «Le meurtre de M. Khashoggi est une abomination et un affront à l’humanité», a lancé la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.
Jamal Khashoggi, qui vivait aux Etats-Unis et collaborait avec le journal The Washington Post, a été tué au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul le 2 octobre dernier, où il était allé faire des démarches pour son futur mariage avec une jeune femme turque. Plus de trois mois après, son corps n’a toujours pas été retrouvé.
Des responsables turcs et américains ont pointé du doigt l’implication dans ce meurtre du prince héritier d’Arabie Saoudite Mohammed Ben Salmane, ce que les autorités saoudiennes nient catégoriquement.
A Washington, le manque de réaction du président américain Donald Trump face à Riyad, grand partenaire commercial, a provoqué une profonde colère d’élus, jusque dans les rangs des républicains. «Si nous décidons que les intérêts commerciaux doivent écraser nos déclarations et nos actes, alors nous devons admettre que nous avons perdu toute autorité morale pour dénoncer des atrocités où que ce soit dans le monde», a dénoncé à ce propos Nancy Pelosi.
Fred Ryan, PDG du Washington Post, pour lequel écrivait Jamal Khashoggi, a confié que la mort du Saoudien avait «profondément touché ses collègues». «Mais il ne s’agit pas seulement du meurtre d’un journaliste innocent», a-t-il ajouté. «L’assassinat de Jamal entre dans le cadre d’attaques croissantes contre la liberté de la presse menées par des tyrans à travers le monde».
L’ONG Amnesty International avait appelé plus tôt jeudi à ouvrir une enquête internationale, placée sous l’autorité de l’ONU, sur le meurtre de Jamal Khashoggi.
R. I.
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