Quelles parties au sein du système s’opposent au report de l’élection ?
Par Karim B. – Le président du MSP a révélé le contenu de l’entretien qu’il a eu avec le frère du président de la République. Si Abderrazak Mokri a confirmé les scénarios dont la presse a, dans son ensemble, rendu compte en se référant à de sources informées ou sur la base d’analyses fondées sur les maigres éléments d’information disponibles, il ne dit pas quelles sont ces cercles qui se sont opposées à «l’idée du prolongement du quatrième mandat ou du report» qui semble avoir été abandonnée «à cause, dit-il, de l’opposition affichée par certaines parties au sein du système ou à sa périphérie» et qu’il refuse de désigner nommément.
Tous les indices convergent vers la tenue de la présidentielle à la date initiale, après que les partis de l’alliance avaient entamé une bruyante campagne visant à préparer l’opinion publique à un report de celle-ci et à un prolongement de l’actuel mandat du président Bouteflika. Mais quelque chose n’a pas fonctionné comme prévu en haut lieu et le retour à la case départ semble avoir eu lieu.
On se dirigerait donc bel et bien vers des élections inédites pour plus d’une raison.
D’abord, la question du cinquième mandat n’est toujours pas tranchée, le président en exercice ayant émis le vœu de raccrocher après vingt ans de règne mais ses laudateurs l’incitant à se maintenir en dépit de sa lourde maladie.
Bouteflika pourrait terminer son dernier mandat par l’inauguration de deux gigantesques projets dans la capitale, la nouvelle aérogare de l’aéroport international Houari-Boumediène et la Grande Mosquée d’Alger dont on voit bien que les ouvriers ont mis les bouchées doubles pour terminer la partie centrale dans les délais les plus courts et permettre ainsi la réception de ces deux bijoux architecturaux en même temps.
Ensuite, que le président sortant se présente à nouveau ou décide de se retirer, l’élection d’avril prochain a ceci de particulier : elle marquera la fin d’une époque et le début d’une nouvelle ère que devra conduire le président élu.
Bouteflika a émis le souhait de transmettre le flambeau aux nouvelles générations avant de partir. Ce qui signifie qu’une décision de sa part de ne pas rempiler serait forcément accompagnée d’une série de mises à la retraite des tenants actuels des différents leviers du pouvoir et qui lui sont demeurés fidèles depuis son élection en 1999 jusqu’à ce jour.
Or, seul Abdelaziz Bouteflika peut mettre fin aux fonctions de ces poids lourds qui pourraient gêner le prochain président élu ou carrément retarder la transmission des commandes au successeur de l’actuel chef de l’Etat.
K. B.
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