La dernière cartouche
Par Mrizek Sahraoui – Dans un ultime espoir de désamorcer la crise engendrée par vingt mois de pouvoir égocentré et d’amortir le choc qui en découle dans la perspective des élections européennes du 26 mai prochain, Emmanuel Macron, un président élu, après avoir été le candidat cornaqué par les lobbies et autres cercles et puissances de l’argent, pour réformer le pays et réconcilier les Français mais qui a fini par (le) chloroformer et semer la discorde nationale, joue son va-tout à travers ce «grand débat national», perçu comme un simple sursis de trois mois qu'(il) s’est accordé en attendant que le calme revienne.
Une initiative aux lendemains totalement incertains. Le doute repose sur le fait que le corpus en est dicté par celui-là même qui est à l’origine du conflit social : Emmanuel Macron. Et s’ensuit immanquablement la question de l’honnêteté, de la transparence et du sérieux de la démarche que s’accordent à poser de nombreux observateurs. Emmanuel Macron, étant juge et partie, peut-il juger avec équité ses propres fautes ? Rien n’est moins sûr, d’autant que les personnes désignées pour conduire les débats ne sont autres que deux ministres de l’actuel gouvernement.
Cet avis à la population sous forme de lettre invitant les citoyens à débattre des quatre thèmes autour desquels s’articulera la concertation : la transition écologique, la fiscalité, l’organisation de l’Etat et des collectivités publiques et le débat démocratique dans lequel est greffée la question de l’immigration [pour la énième fois encore], est la dernière cartouche dans le fusil d’Emmanuel Macron. Mais, après la parenthèse des Gilets jaunes qui n’en finit pas de pourrir ce quinquennat et qui ne s’est pas encore refermée, la mobilisation demeurant intacte puisqu’aucune revendication n’est visiblement prise en compte, difficile de voir le chef de l’Etat reprendre le cours normal de l’exercice du pouvoir tel que défini par la Constitution.
Dans un élan d’une totale improvisation, le président de la République vient d’en déléguer une partie. «Simple enfumage» pour se sortir de cette situation de crise du régime macronien, ont accusé des Gilets jaunes, précisant que «la seule lettre que les Français attendent est la démission de Macron».
M. S.
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