Une firme indienne complice du Maroc dans le pillage du phosphate sahraoui
De Londres, Boudjemaa Selimia – Après la décision du Parlement européen d’intégrer les territoires sahraouis dans l’accord commercial Maroc-UE, le Makhzen entame son ultime phase de bradage du phosphate en provenance du Sahara Occidental occupé, en signant un contrat d’exploitation faramineux avec la firme indienne Coromandel Fertiliser Ltd. Coromandel a procédé cette semaine à une première opération d’exploitation du phosphate rock au Sahara Occidental occupé, relève l’Observatoire des ressources du Sahara Occidental, une ONG britannique basée à Londres.
Le 16 janvier 2019, le navire en vrac SBI Jaguar a accosté au port de Visakhapatam, en Inde, avec à son bord une importante cargaison de roches de phosphate provenant du Sahara Occidental. Le navire avait quitté la ville de Laâyoune le 12 décembre 2018, avec une cargaison de plus de 60 000 tonnes de minéraux. Une transaction qui contribue au financement de l’occupation illégale des territoires sahraouis.
WSRW a fait parvenir une correspondance à la firme indienne Coromandel pour exiger des explications sur cette transaction. L’ONG britannique a, dans la foulée, demandé à la firme indienne si elle remplissait les conditions légales pour obtenir un consentement préalable des représentants du peuple sahraoui avant de finaliser les clauses d’un tel contrat commercial et s’il s’agissait d’une seule et unique transaction.
Cependant, le nombre de pays impliqués dans ce genre de commerce dans les territoires sahraouis continue de décliner. En 2011, 13 firmes internationales avaient signé des contrats d’importation, en 2019, seulement 3 pays ont importé du phosphate sahraoui. Cette chute est le fruit d’une vaste campagne menée par un grand nombre d’ONG internationales, dont WSRW, sur l’illégalité d’un point de vue éthique et juridique de ce type de commerce illégal.
B. S.
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