Louh vise-t-il un homme politique ou ses propos ont-ils été déformés ?
Par Kamel M. – Un quotidien arabophone proche de la mouvance islamiste a attribué au ministre de la Justice des propos graves. Tayeb Louh aurait affirmé qu’«un sous-directeur paye plus d’impôts qu’un homme politique connu». Le journal a-t-il mal interprété la déclaration du garde des Sceaux ou ce dernier visait-il vraiment une personne en particulier ?
Tayeb Louh, qui paraissait éloigné de la «chose» politique jusqu’à sa fameuse sortie qui avait désarçonné plus d’un, lors de laquelle il s’emblait s’en prendre au Premier ministre, a-t-il lancé une nouvelle flèche ? Si oui, en direction de qui cette fois-ci ? Si les propos qui lui sont attribués sont exacts, cela signifierait que le membre du gouvernement a dérogé à sa fonction devant les députés à qui il s’adressait, en accusant un «homme politique» de se dérober à ses obligations fiscales sans le citer. Une telle affirmation serait d’autant plus incompréhensible qu’un ministre de la Justice est tenu non pas de dénoncer mais de faire valoir le principe de la primauté du droit.
Mais une légère contradiction dans l’article en question laisse supposer que le journal pourrait avoir mal interprété la phrase de l’orateur. Ce dernier ayant sans doute voulu dire qu’un simple fonctionnaire payerait plus d’impôts qu’un homme public alors et que cela ne devrait pas être le cas. Tayeb Louh voudrait alors corriger une aberration et pourrait même laisser entendre que le président Bouteflika s’apprêterait à mener une guerre sans merci contre l’argent sale qui s’est mêlé à la politique, discrédité les institutions de la République et dégoûté les citoyens qui ont perdu toute confiance en celles-ci.
La bataille s’annonce en tout cas rude avant l’élection présidentielle d’avril prochain. Les prémices d’une confrontation acharnée entre les partisans du cinquième mandat et les deux principaux adversaires du Président en exercice que sont l’ancien candidat à la présidentielle de 2014, Ali Benflis, et le général à la retraite Ali Ghediri, se font sentir précocement, avant même que la collecte des signatures ait véritablement commencé.
La supposée attaque du ministre FLN en fait-elle partie ou n’est-ce qu’un coup raté d’un journaliste mal inspiré ?
K. M.
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