Tensions avant la présidentielle : les autorités évitent la confrontation
Par Hani Abdi – La colère des citoyens provoquée par le commentaire d’un responsable local, le président de l’APC de Khenchela en l’occurrence, semble avoir été bien captée à Alger. Les hautes autorités du pays ont donné de fermes instructions aux responsables aux niveaux régional et local d’éviter toute forme de provocation et de confrontation avec la population, a-t-on appris de source sûre. Il est demandé aux présidents des APC engagés dans la campagne électorale de se faire discrets et de ne pas aller à la confrontation avec ceux qui sont opposés à la «continuité». Il leur est aussi demandé d’éviter de mettre sur l’édifice des APC des portraits géants et ostentatoires du président de la République afin de ne pas s’attirer les foudres des candidats concurrents.
Le directeur de campagne du candidat Abdelaziz Bouteflika, Abdelmalek Sellal, demande à son staff de campagne aussi bien au niveau national que régional de ne pas répondre à toute forme de provocation et d’aller plutôt vers la population pour écouter ses doléances.
Si elles jouent pleinement la carte de l’apaisement en évitant toute forme de provocation, les hautes autorités veillent aussi sur la sécurité des biens et des personnes à travers le renforcement des mesures de sécurité. Les forces de la police et de la gendarmerie sont, en effet, en état d’alerte maximale depuis la convocation du corps électoral afin de permettre à cette élection capitale de se dérouler dans un climat plus ou moins serein et apaisé. Des plans de sécurisation des villes ont été mis en place afin de parer à toute éventualité.
Loin de vouloir interdire aux citoyens de s’exprimer, les autorités cherchent à éviter tout dérapage qui pourrait mener à l’irréparable. Les services de sécurité ont été instruits de n’intervenir qu’en cas d’actes de violence. Alger reste cependant frappée par l’interdit de manifester, puisque toute manifestation de rue est soumise à une autorisation préalable du wali. Ce dernier va-t-il réquisitionner les forces de sécurité pour empêcher les manifestations de rue annoncées pour les 22 et 24 du mois courant ?
H. A.
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