Ce qu’a dit Ouyahia concernant les marches contre le cinquième mandat
Par Sadek Sahraoui − Lors de la présentation de la déclaration de politique générale du gouvernement devant les élus de l’Assemblée populaire nationale (APN), le Premier ministre Ahmed Ouyahia a tenu un discours différent de ceux du patron du FLN, Mouad Bouchareb, et du secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, sur les marches anti-cinquième mandat.
Ahmed Ouyahia a d’abord reconnu le «nombre considérable» de citoyens sortis manifester «notamment vendredi», rappelant que «la Constitution garantit aux citoyens le droit de se rassembler pacifiquement et dans le cadre de la loi». Le Premier ministre a néanmoins appelé «tout le monde à la vigilance pour deux raisons». La première, a-t-il dit, est liée au fait que les appels lancés pour manifester sont «anonymes» et la seconde est liée à des craintes «concernant les éventuels dérapages qui peuvent intervenir». En guise d’exemple, Ahmed Ouyahia a rappelé ce qui s’est passé, hier dimanche, au centre-ville d’Alger quand des lycéens ont rejoint le rassemblement auquel le mouvement Mouwatana a appelé. Ahmed Ouyahia a salué les forces de sécurité qui ont maintenu l’ordre public de façon pacifique.
Les autorités ont-elles compris les messages de la rue ? Le Premier ministre, qui a clairement pris soin de faire dans la provocation, a indiqué que «ces élections auront lieu dans moins de deux mois», ajoutant que «chacun a droit de soutenir ou s’opposer» à un candidat. Il a soutenu aussi que «ce sont les urnes qui vont trancher», confortant ainsi que le retrait du candidat Bouteflika de la course n’est pas à l’ordre du jour. «Après tout ce qu’il a vécu, le pays est en mesure de choisir dans la paix et la sérénité», a-t-il dit.
Sur le changement exigé par les manifestants, le Premier ministre a évoqué la conférence nationale évoquée par le candidat Bouteflika dans sa lettre-programme. Sur ce point, il a assuré que «c’est une conférence ouverte à tout le monde» et que n’importe qui pourra dire ou proposer ce qu’il voudra, cela pour peu que les constantes de la nation et le caractère républicain de l’Etat soient respectés.
S. S.
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