Transparence dictée
Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, est arrivé en Suisse pour «des examens médicaux périodiques», annoncent des sources concordantes. Son avion a atterri dimanche à 20 h 15 à l’aéroport de Genève, précisent les mêmes sources.
C’est bien la première fois qu’un séjour médical du chef de l’Etat est annoncé avec une telle précision, et presque en temps réel. Il s’agit vraisemblablement d’une des conséquences de la nouvelle conjoncture politique imposée par les pressions populaires accrues sur le pouvoir.
Les observateurs s’étaient interrogés sur les raisons qui auraient poussé la présidence de la République à annoncer, quatre jours plus tôt, un voyage du chef de l’Etat pour des contrôles médicaux en Suisse. Ce qui n’était pas dans ses traditions. Chose qui n’a pas manqué de nourrir des supputations sur les motifs de ce déplacement en pleine ébullition dans le pays, à la veille des grandes marches populaires contre la décision du Président de briguer un cinquième mandat.
Dans son communiqué, la Présidence avait annoncé que le chef de l’Etat se rendra à Genève pour y effectuer «des contrôles médiaux périodiques», en précisant que c’était pour «un court séjour». Une précision qui, pour certains analystes politiques, peut être lue comme une façon de dissiper les doutes sur l’engagement du chef de l’Etat dans l’élection présidentielle.
La question est maintenant de savoir jusqu’où les hautes autorités politiques continueront à pouvoir jouer la carte de la transparence sur l’état de santé du premier magistrat du pays, qui est en même temps candidat à sa propre succession.
R. M.
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