L’AFP a-t-elle déformé une déclaration du président tunisien sur l’Algérie ?
Par R. Mahmoudi – Après une première version rapportée par l’agence française AFP, de la déclaration faite, lundi, par le président tunisien, Béji Caïd Essebsi, à Genève sur les événements en Algérie, et dans laquelle il estimait que le peuple algérien était «libre de s’exprimer sur sa gouvernance», une deuxième version donnée le même jour par des médias internationaux, comme le quotidien panarabe Al-Quds Al-Arabi, nuancent largement les propos attribués au chef d’Etat tunisien.
Selon donc cette deuxième version, Béji Caïd Essebsi considérait que les manifestations hostiles au cinquième mandat en Algérie étaient «une affaire algérienne interne», et qu’il ne désirait donner de leçon à aucun pays. Et d’ajouter : «L’Algérie est un pays frère et libre qui a beaucoup lutté pour gagner son indépendance après 130 ans de colonisation, et c’est un pays qui jouit d’une liberté d’expression selon sa propre gouvernance et sa spécificité politique».
La première version, telle que rapportée par l’AFP, disait textuellement ceci : «L’Algérie, c’est un peuple qui a beaucoup lutté pour gagner son indépendance après 130 ans de colonisation et c’est maintenant un peuple libre. Evidemment, il est libre de s’exprimer comme il l’entend sur sa gouvernance.»
La nuance est, comme on le voit, de taille. Mais on ignore si c’est la présidence tunisienne qui a rectifié le tir, après coup, bien que le gouvernement algérien n’ait fait aucun commentaire officiel, ou si c’est l’agence de presse française qui a sciemment dénaturé les propos du président Essebsi.
R. M.
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