Ouyahia : «Nous ne voulons pas le retour du chaos dans notre pays»
Par Hani Abdi – Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui a déjà commenté les marches pacifiques contre le cinquième mandat en reconnaissant le droit à tout Algérien de soutenir un candidat et/ou de s’opposer à un autre, précise lors de ses réponses aujourd’hui aux députés que les manifestations de rue n’ont jamais réglé les problèmes des gens. «Les marches en Syrie ont commencé par des fleurs et se sont terminées par le sang. Nous ne voulons pas le chaos dans notre pays», affirme Ahmed Ouyahia, appelant de l’hémicycle Zighout-Youcef les jeunes à la sagesse et à éviter de tomber dans la manipulation.
Ahmed Ouyahia a salué dans ce contexte le civisme et l’esprit pacifique des manifestants de vendredi dernier. «Je dis aux Algériens, nous avons le droit de ne pas être d’accord sur le système politique mais nous ne voulons pas être en désaccord sur le pays. L’Algérie a beaucoup souffert, a beaucoup pleuré, nous ne voulons pas le retour du chaos», ajoute le Premier ministre, se demandant pourquoi «il y a autant de haine contre le président Bouteflika. Pour son passé ? Son passé est clean. Pour son parcours ? Il est jalonné de réalisations, de sacrifices pour servir son pays», lance Ouyahia, rappelant avoir eu des problèmes de santé en 2014, «pourtant les Algériens ont voté massivement pour lui».
Le Premier ministre, qui a longuement parlé devant les parlementaires, affirme que l’opposition était «dans son rôle» de muscler ses interventions et de critiquer le bilan de l’Exécutif. Il répond à toutes les questions, remarques, critiques et interpellations relatives à la déclaration de politique générale du gouvernement et à certaines décisions de membres du gouvernement ayant provoqué des polémiques.
Il revient sur le bilan du gouvernement et celui du président de la République qu’il a présenté. Un bilan qu’il a bien défendu, considérant tout à fait naturel qu’il aille dans sa déclaration au-delà de l’année 2018 puisqu’il s’agit de l’exécution du programme du président de la République entamée depuis plusieurs années.
Quant aux critiques relatives au chapitre consacré à la continuité, Ouyahia estime qu’il était «logique» que le gouvernement plaide pour la poursuite du train des réformes et de la construction de l’Algérie, rappelant qu’il s’agit d’un gouvernement aux couleurs politiques bien claires. Ouyahia assure être fier de travailler sous l’autorité du président Bouteflika.
Sur la polémique relative à l’interdiction de la prière dans les écoles, le Premier ministre, tout en rappelant toute l’importance accordée par l’Etat à l’enseignement de l’islam, appelle à mettre à l’abri des luttes idéologiques l’école et à laisser les élèves étudier et apprendre.
H. A.
Comment (73)