Retraits successifs des candidats : vers un duel entre Bouteflika et Ghediri ?
Par Karim B. – La menace brandie ce lundi par le candidat à la présidentielle Abdelaziz Belaïd de se retirer de la course indique que le pays s’achemine vers un duel entre le président sortant, Abdelaziz Bouteflika, et son rival Ali Ghediri.
Après le retrait des ténors de l’opposition qui, jusque-là, dominaient la scène politique, à savoir Ali Benflis, Louisa Hanoune et Abderrazak Mokri, celui du président du Front El-Moustakbal, qui conditionne son maintien en lice à l’abandon par le président Bouteflika de son projet de se représenter pour un cinquième mandat, créera une situation inédite où seuls deux candidats vont s’affronter en avril prochain.
Le pays avait vécu un scénario similaire en 1999 lorsque les principaux candidats avaient décidé de se retirer pour protester contre ce qu’ils considéraient être un alignement flagrant de l’administration sur le candidat du système. A cette différence près qu’Abdelaziz Bouteflika avait en face de lui plusieurs adversaires, plus ou moins influents, dont l’ancien président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Saïd Sadi, et la porte-parole du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune.
Si les dirigeants des partis ont choisi unanimement de ne pas participer à la prochaine présidentielle, les raisons qui les ont poussés à abandonner la course diffèrent. Les dirigeants du RCD et du FFS ont dès le départ fait part de leur refus de cautionner une présidentielle dont ils considèrent qu’elle est faussée d’avance. Ali Benflis et Louisa Hanoune ont, eux, attendu la réaction de la rue pour se positionner et ont fini par prendre fait et cause pour les manifestants auxquels ils se sont joints sur le tard, soit la semaine qui a suivi les premières marches de vendredi 22 février. Quant à Abderrazak Mokri et Abdelaziz Belaïd, ils ont annoncé leur intention de se présenter et ont réuni les signatures nécessaires pour ce faire, mais le premier a fait machine arrière suite à une décision du conseil consultatif du MSP et le second s’apprête à faire de même.
Si Ali Ghediri maintient sa candidature, il s’assurera ainsi les voix de l’opposition dont il sera le candidat par un concours de circonstances, après que celle-ci eut échoué à s’entendre sur un représentant unique pour affronter le Président sortant et la lourde machine politique et administrative qui le soutient.
K. B.
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