Candidat malgré lui ?
Par R. Mahmoudi – Le président du Front El-Moustakbel et candidat à la présidentielle du 18 avril s’est-il fait piéger en déposant, dimanche dernier, son dossier de candidature au Conseil constitutionnel ? Ses dernières déclarations permettent de le penser.
Ainsi, craignant sans doute de se retrouver seul face au candidat du pouvoir, après le retrait de la quasi-totalité des candidats de l’opposition, annoncé quasi simultanément, et de s’attirer ainsi les foudres d’une opinion survoltée, Belaïd Abdelaziz a maladroitement annoncé son intention de se retirer de la course si le Président sortant maintenait sa candidature. Alors que c’était déjà trop tard pour lui, dès lors qu’il venait de déposer son dossier.
Or, la loi organique 16-10 relative au régime électoral est très claire sur ce point. Dans son article 115, ce texte stipule : «Une candidature déposée ne peut faire l’objet ni de modification ni de retrait, sauf en cas de décès ou d’empêchement légal.» Aussi la Constitution de 2016 prévoit-elle, dans son article 103, les mêmes conséquences : «Lorsqu’une candidature à l’élection présidentielle a été validée par le Conseil constitutionnel, son retrait ne peut intervenir qu’en cas d’empêchement grave dûment constaté par le Conseil constitutionnel ou de décès du candidat concerné. Lorsque l’un des deux candidats retenus pour le deuxième tour se retire, l’opération électorale se poursuit sans prendre en compte ce retrait.»
Si les deux textes ne prévoient aucune sanction à l’encontre des contrevenants, il reste que leurs noms continueront à figurer sur la liste des candidats retenus par le Conseil constitutionnel, même après leur éventuel retrait. Ce qui revient à dire que l’unique «chance» qui restera à Belaïd Abdelaziz pour sortir d’affaire c’est que, paradoxalement, le Conseil constitutionnel ne valide pas son dossier, pour une raison ou une autre ! Une chance qui reste, toutefois, minime puisqu’il avait annoncé avoir récolté le nombre de parrainages requis.
R. M.
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