Neutralité de l’armée : Gaïd-Salah doit-il démissionner du gouvernement ?
Par Karim B. – Un expert en stratégie à la retraite a expliqué à Algeriepatriotique que le chef d’état-major de l’ANP «ne pourra impliquer l’armée dans la sortie de la crise politique actuelle que s’il démissionne du gouvernement pour ne pas faire partie du pouvoir». Pour cet ancien conseiller à la présidence de la République, «il y a bien une partie qui doit renoncer» dans ce bras de fer entre le pouvoir et les opposants au cinquième mandat et au régime politique en général.
Notre source évoque la nécessité d’intervention d’une «tierce partie comme acteur médiateur». «Quelle tierce partie entre le pouvoir et le peuple doit intervenir et qui ne soit pas étrangère à ces deux parties belligérantes ?» s’interroge-t-elle. «Qu’y a-t-il entre le pouvoir et le peuple et qui appartient aux deux ? Les regards se tournent obligatoirement vers l’armée», souligne cet ancien conseiller au Haut Comité d’Etat (HCE, présidence collégiale).
«L’armée fait-elle partie du pouvoir politique ? Si on se réfère à l’organigramme du pouvoir actuel, on répond par un oui massif puisque le chef d’état-major est membre du gouvernement. Il implique donc l’armée dans l’action politique et le partage du bilan», explique notre source, qui précise que si, par ailleurs, on se réfère au communiqué du Haut Conseil de sécurité qui avait constaté la vacance du pouvoir par la démission du président de la République et la dissolution de l’APN en janvier 1992, «celui-ci n’avait pas fait référence à l’institution de la Défense nationale qui n’avait donc pas été considérée comme membre du gouvernement».
La désignation du chef d’état-major de l’ANP au poste de vice-ministre de la Défense, tout en conservant sa fonction à la tête de l’institution militaire, avait été accueillie avec réticence par de nombreux observateurs qui y voyaient une «incohérence». Dans la situation politique actuelle où la rue s’oppose au cinquième mandat et l’exprime par des manifestations, cette «ambiguïté» n’aidera pas à désamorcer la crise.
K. B.
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