L’Association des oulémas veut-elle se muer en force politique ?
Par R. Mahmoudi – Depuis l’éclatement de la protestation populaire contre le cinquième mandat, l’Association, fondée par Abdelhamid Benbadis en 1931, s’est distinguée par un positionnement très courageux pour une organisation qui a toujours évolué dans le giron du pouvoir, et saluée par tant d’acteurs engagés dans le mouvement de contestation actuel.
Dimanche, la direction de cette Association a rendu publique sa deuxième déclaration consacrée aux événements qui préoccupent les Algériens. A cette occasion, elle annonce son intention de lancer bientôt une initiative «globale» pour une sortie de la crise dans laquelle se débat l’Algérie et de la soumettre au débat.
Revenant à sa vieille tradition d’engagement politique, l’Association des oulémas a réitéré son appel pour l’annulation du cinquième mandat, accompagnée de l’ouverture d’un dialogue politique et la levée des restrictions sur la liberté de la presse.
Dans sa déclaration, l’Association, dirigée par Abderrazak Guessoum, a mis en garde contre «les conséquences néfastes des appels anonymes à la désobéissance civile». Elle qualifie ces appels d’«aventure dangereuse» qui risque de nuire à la protestation pacifique du peuple algérien.
Plus politique, les Oulémas préviennent contre le refus du pouvoir de répondre aux revendications portées par les manifestants qui risque, selon eux, de «mener à la désobéissance, la violence et le chaos». Ils demandent au pouvoir en place d’assumer ses «responsabilités historiques dans cette conjoncture tendue», en annonçant des mesures immédiates susceptibles d’apaiser les citoyens et d’établir les règles pour une sortie de crise.
Dans le même sillage, l’Association des oulémas rejette «toute ingérence étrangère dans cette crise», qui est, selon la déclaration, «une crise politique interne».
R. M.
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