Manifestations contre le système politique en Algérie : Al-Qaïda s’en mêle
Par Karim B. – Le site américain spécialisé dans la lutte contre le terrorisme, FDD’s Long War Journal, met en garde contre des tentatives d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) d’exploiter les manifestations pacifiques en Algérie contre le système.
Le site exploité par Public Multimedia Incorporated et dirigé par Paul Hanusz et Bill Roggio, indique que le chef terroriste dénommé Al-Anabi a publié un message sur les réseaux sociaux intitulé «L’Algérie : sortir du tunnel sombre», à travers lequel il «vise à tirer parti de la vague de manifestations contre le président Abdelaziz Bouteflika et son gouvernement». «Aqmi n’a pas déclenché les manifestations, mais le groupe cherche à intégrer son programme djihadiste dans les événements».
«Le département d’Etat américain a désigné Al-Anabi, citoyen algérien, comme terroriste en 2015», précise le site, précisant que ce terroriste est considéré comme le responsable de la propagande de cette organisation terroriste.
«Dans le passé, Al-Anabi a appelé à la violence contre la France et d’autres pays, rappelle FDD’s Long War Journal. Mais dans son dernier discours, Al-Anabi a pris un ton différent». «Il cherche à profiter de la colère généralisée dirigée contre Bouteflika», observe le site, en ajoutant que le chef terroriste appelle à juger ce dernier «conformément à la charia islamique», tout en prônant l’instauration d’un régime théocratique en Algérie.
Selon Ayman Al-Zawahiri et d’autres, Al-Qaïda estime que les premières révoltes arabes de fin 2010 et 2011 ont échoué parce qu’elles n’ont pas débouché sur une véritable gouvernance islamique. Al-Qaïda a utilisé les aspirations politiques temporaires créées par les soulèvements pour élargir sa base, mais les djihadistes n’ont pas réussi à créer des émirats islamiques stables en Afrique du Nord ou au Moyen-Orient.
Le chef terroriste va jusqu’à donner des conseils aux manifestants qui, pourtant, rejettent toute la classe politique, islamistes y compris, de s’organiser en «groupes» et «comités», mais met en garde – ruse de guerre oblige – contre les «infiltrés» qui «pourraient semer le chaos» (sic !), en se privant pas de faire un parallèle complètement anachronique entre les manifestants cultivés et pacifiques d’aujourd’hui et les hordes sauvages des années 1990 dont il est l’émanation.
K. B.
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