L’annonce que Bouteflika s’apprête à faire après le raz-de-marée de vendredi
Par R. Mahmoudi – Le président de la République s’apprête à faire de nouvelles annonces destinées à tenter, dans l’urgence, à calmer un tant soit peu la rue, suite aux nouvelles manifestations populaires qui ont clairement exprimé un rejet massif de ces dernières décisions relatives, notamment, à la présidentielle et à l’organisation d’une conférence nationale dite «inclusive».
Faute d’annoncer directement et immédiatement son départ, tel que réclamé à tue-tête par les manifestants, le chef de l’Etat se trouve dans l’obligation de montrer une certaine souplesse, en acceptant de faire de nouvelles concessions au sujet des élections dont il a compris qu’il constitue bien le nœud gordien de cette crise. Selon nos informations, le Président va très vraisemblablement décider de fixer la date de la tenue de la présidentielle, comme pour rassurer l’opinion qui, tout comme l’opposition, le soupçonne de vouloir prolonger son mandat pour une longue durée. Ce serait aussi une réponse aux inquiétudes affichées à ce sujet par des capitales occidentales, comme Paris qui, par la voix du président Emmanuel Macron, avait apporté son soutien à la démarche du président Bouteflika, tout en souhaitant que la transition se fasse dans une durée «raisonnable».
Selon le nouvel agenda présidentiel, les élections pourraient avoir lieu avant la tenue de la conférence nationale promise par le chef de l’Etat pour préparer une nouvelle Constitution et des réformes politiques avec la participation de l’opposition et de la société civile. Il faut dire que les réactions plutôt négatives suscitées jusqu’ici par l’annonce de cette conférence – qui devraient ressembler à des états-généraux de la deuxième République – font craindre un fiasco si elle se tient dans un contexte aussi trouble que celui qui règne actuellement.
R. M.
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