Le RND qualifie de «dérapage» les propos de Seddik Chihab
Par Hani Abdi − Dans un communiqué rendu public aujourd’hui, le RND affirme que son porte-parole, Seddik Chihab, s’est éloigné de la ligne directrice et des positions du parti. Le RND estime que le porte-parole du parti s’est emporté durant ce débat «dirigé de manière provocante et orientée». Son emportement, ajoute le RND, a fait qu’il s’est éloigné des positions bien connues du parti.
Le RND rappelle que ses positions, notamment par rapport au mouvement populaire qui exige le départ du système actuel, ont été bien résumées dans la lettre adressée par le secrétaire général Ahmed Ouyahia aux militants. Une lettre dans laquelle a qualifié de «légitimes» les revendications de la rue.
Dans un message adressé le 18 mars à ses militants, Ouyahia appelle le pouvoir à répondre rapidement aux revendications du peuple afin de préserver la stabilité et d’éviter toute situation de dérapage. Il estime que «rien ne doit être au-dessus de l’intérêt national et de la préservation du pays». Ouyahia, qui a soutenu le cinquième mandat, affirme qu’il y a une nécessité impérieuse et une urgence à répondre aux revendications pacifiques du peuple algérien afin que le pays reprenne sa vie normale pour poursuivre son développement économique et social.
Le porte-parole du RND, Seddik Chihab, a déclaré dans un débat télévisé sur la chaîne El Biled que «la candidature du président Abdelaziz Bouteflika à un nouveau mandat a été une grave erreur». «Nous avons commis une erreur en annonçant la candidature du Président pour un autre mandat, et cela a été par manque de clairvoyance de notre part», a lâché Chihab, qualifiant cette décision d’«aventure» et affirmant que les militants et cadres de son parti n’avaient pas la force d’exprimer ce qu’ils ressentaient vraiment à ce sujet.
Chihab, qui est le numéro deux du RND est allé jusqu’à emprunter à Ali Benflis certains qualificatifs pour situer ce qui se passe dans le pays en affirmant que «des forces extraconstitutionnelles avaient pris les rênes du pouvoir ces dernières années et géraient les affaires de l’Etat en dehors de toute légalité».
Ces propos graves, venant d’un responsable d’un parti soutenant le chef de l’Etat et dont le premier responsable était Premier ministre, ont fait le tour d’Algérie et ont même été repris à l’international.
H. A.
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