Partira, partira pas
Par R. Mahmoudi – Décidément, les Algériens ne finiront pas d’être ballottés de suspense en suspense. L’information propagée par un journal réputé proche du cercle présidentiel, et largement relayée par la presse nationale et internationale, selon laquelle le président Bouteflika s’apprêterait à annoncer – ce jeudi – son retrait dès l’expiration de son mandat, le 28 avril prochain, va encore tenir en haleine une opinion qui n’attend plus que le salut.
Avec un gouvernement aphone et une communication parcimonieuse et, en somme, inefficace, les Algériens ont presque perdu toute relation avec le pouvoir politique. Cette incommunicabilité est aujourd’hui telle que le démenti apporté hier depuis Berlin, par le vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, à cette nouvelle rumeur, est presque passé inaperçue. Il est vrai que Lamamra s’adressait davantage à l’opinion internationale qu’à l’opinion nationale.
Evoquant la «feuille de route» proposée par le président de la République pour sortir de la crise actuelle, Lamamra a encore essayé de convaincre nos partenaires européens que le président Bouteflika n’a pas l’intention de se porter et s’engage, également, à ne pas se présenter à la prochaine présidentielle, précisant qu’une fois la conférence nationale tenue, et une nouvelle Constitution élaborée, une nouvelle élection présidentielle sera organisée et «les rênes du pouvoir seront transmises au nouveau Président qui sera élu par le peuple en toute démocratie», a souligné le vice-Premier ministre.
A aucun moment donc, Lamamra n’a évoqué l’hypothèse d’un retrait inopiné qui pourrait, soit dit en passant, provoquer une crise institutionnelle majeure qui pourrait renvoyer le pays à l’expérience du début des années 1990. Le chef de la diplomatie a l’air d’être convaincant. Mais les Algériens ont vu tellement de revirements qu’ils ne croient plus aucune parole.
R. M.
Comment (11)