Comment l’agence de presse russe Sputnik se fait manipuler en Algérie
Par Karim B. – L’agence de presse russe Sputnik a été infiltrée à partir d’Alger d’où elle relaie des informations allant dans le sens contraire de la position officielle de Moscou, qui refuse toute ingérence dans les affaires intérieures de l’Algérie.
Les articles de Sputnik seraient rédigés par les mêmes journalistes qui officient dans un média local qui se sert de ce support international pour rabattre les lecteurs de l’agence russe présente dans des dizaines de pays.
Des observateurs avertis n’ont pas manqué de faire ce constat en s’interrogeant sur l’absence de réaction de la direction centrale de Sputnik, qui se laisse ainsi entraîner dans une ligne éditoriale contraire à ses principes et ostensiblement arrimée à la politique étrangère d’un pays occidental avec lequel la Russie est en conflit ouvert dans la crise syrienne.
L’Algérie polarise à nouveau l’attention des médias internationaux depuis le début des manifestations réclamant le changement radical du système politique. Un certain nombre d’entre eux joue, néanmoins, la carte de l’embrasement dans le pathétique espoir de voir les marches dégénérer en émeutes et replonger ainsi le pays dans une instabilité durable. Hier, un présentateur de France 24 (en arabe) a évoqué – par inadvertance ? – une «concorde de toutes les obédiences et de toutes les ethnies contre le régime», en donnant la parole à un islamiste dans une interview filmée sur le balcon d’un immeuble donnant sur la Grande-Poste, après que l’envoyée spéciale a pris le soin de couvrir un climatiseur, au début apparent, du drapeau national.
Le ministère des Affaires étrangères avait dû, par ailleurs, démentir une rumeur distillée sur les réseaux sociaux et par certains médias étrangers sur un prétendu gel des accréditations accordées à leurs journalistes chargés de couvrir la brûlante actualité algérienne.
Tous ces éléments mettent à nu une propagande sournoise qui vise à allumer le feu en Algérie où les manifestants crient pourtant en chœur à l’endroit des artisans du droit d’ingérence : «Dégage !»
K. B.
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