Le général Ali Ghediri veut rebondir sur la scène après ses déboires
Par R. Mahmoudi – Le candidat à l’élection présidentielle reportée, le général à la retraite Ali Ghediri ne désespère pas de réinvestir le terrain politique, après ses sorties ratées avant et après l’annonce de sa candidature. Sa détermination à aller jusqu’au bout, en refusant d’écouter la rue qui rejetait alors le cinquième mandat, achèvera de l’exposer à la vindicte populaire.
Deux semaines après avoir été hué dans la rue, Ali Ghediri prépare donc son retour, en multipliant, cette fois-ci, les interviews dans la presse internationale. En deux jours, il a accordé deux grands entretiens à deux agences de presse étrangères.
Ghediri se revendique désormais de la cause du peuple. «On m’a demandé sur qui je m’appuyais pour soutenir ma candidature. J’avais répondu : ‘’Je m’appuie sur le peuple’’ parce que j’y crois. Certains y ont vu de la naïveté politique. Mais moi, je croyais à la vivacité de ce peuple, alors que d’autres ont décidé de sa mort et l’ont enterré.» Pour lui, les manifestants ont repris ses deux principales devises : une deuxième République et la rupture avec le système qui a prévalu jusqu’à ce jour.
Interrogé sur les spéculations sur un départ imminent du Président, Ali Ghediri a eu cette réponse : «Si le pouvoir a en vue l’intérêt de l’Algérie, le mieux est qu’il parte, qu’il respecte les dispositions constitutionnelles, sans prolongation de mandat, pour éviter de mener le pays vers une issue qui ne saurait être souhaitable.» Avant d’ajouter : «Ce que je souhaite, c’est qu’il entende raison et qu’il parte dans les meilleurs délais, pour laisser les choses suivre leur cours dans la légalité. Au-delà du 28 avril, le mandat qui lui a conféré une certaine légitimité populaire ne sera plus de mise. En vertu de quoi continuera-t-il à se maintenir ?» s’interroge-t-il.
A propos des visites qu’effectue le chef de la diplomatie, Ramtane Lamamra, à l’étranger, Ali Ghediri estime que ce n’est rien d’autre que ce dont le pouvoir a lui-même toujours accusé les opposants : «La main de l’étranger.»
Plus prudent en parlant du rôle que doit être celui de l’armée dans la conjoncture actuelle, le général Ghediri juge que l’institution militaire n’est pas obligée de contraindre directement le chef de l’Etat à se retirer mais déclarer que «la Constitution doit être respectée». «Et c’est un peu, enchaîne-t-il, ce qui a été fait et qui a engagé le pouvoir à aller vers des élections, parce qu’au début il s’est prononcé sur la prolongation par des artifices anticonstitutionnels.»
R. M.
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