Le FLN et le RND disent la chose et son contraire : manœuvre ou inconstance ?
Par R. Mahmoudi – Après la polémique soulevée par sa déclaration, dans laquelle il avait appelé à transcender la conférence nationale que propose le président de la République dans sa «feuille de route» et aller directement à l’élection présidentielle, Hocine Khaldoune, membre de l’instance dirigeante et porte-parole autoproclamé du FLN, tourne casaque et prône un autre discours dénonçant toutes les propositions qui «tentent de créer des cas de vacance au sein des institutions de l’Etat» au motif que ceux-ci «peuvent conduire à l’anarchie», a-t-il soutenu, d’après l’agence APS.
Dans une déclaration à la presse, lundi soir, au terme d’une réunion à huis clos des membres de l’instance dirigeante du FLN, consacrée à l’examen des nouveautés survenant dans la scène politique nationale, Hocine Khaldoune a réitéré l’attachement de l’instance à la feuille de route qui est, a-t-il dit, toujours d’actualité, appelant «l’ensemble des forces politiques à y adhérer pour gagner du temps». Toutes les propositions qui visent à créer des «cas de vacance au sein des institutions peuvent conduire à l’anarchie», a ajouté Khaldoune, mettant l’accent sur l’impératif de recourir à la «légitimité constitutionnelle et d’éviter toute vacance dans les institutions de l’Etat».
Dans ce cadre, Hocine Khaldoune a fait part du regret de l’instance concernant «le désintérêt exprimé quant à l’adhésion à la Conférence nationale inclusive», qui est, poursuit-t-il, rejetée par le mouvement populaire de contestation et la classe politique qui a appelé à «la création d’une instance présidentielle pluraliste».
La proposition formulée par la classe politique (instance présidentielle) est «rejetée» car elle va «recréer le scénario de 1992 à travers les tentations d’implication de l’armée dans l’opération», a estimé Khaldoune, assurant que «l’adoption de la feuille de route est la meilleure solution en ce moment».
Le FLN et le RND vivent la même situation, allant de contradiction en reniement de propos tenus par les porte-parole de ces deux partis puis démentis soit par le «chef», soit par le biais d’un communiqué «officiel». Un cafouillage symptomatique d’une crise interne à ces deux formations politiques qui ne tardera sans doute pas à éclater au grand jour ou d’une manœuvre machiavélique visant à soutenir la vox populi tout en ne s’éloignant pas trop du sérail.
R. M.
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