Le revenant Amar Saïdani se prépare-t-il à reprendre les rênes du FLN ?
Par R. Mahmoudi – L’ex-secrétaire général du FLN Amar Saïdani multiplie les sorties médiatiques depuis quelques jours, en affichant tacitement son intention de revenir sur scène pour reprendre les destinées d’un parti en pleine dérive.
Les éloges qu’il a adressés, mardi, au chef d’état-major de l’ANP, dont il a encensé la demande d’application de l’article 102, au moment où la direction actuelle du FLN tergiversait sur la position à prendre, sonnent comme un appel du pied pour se faire, à nouveau, adouber par les décideurs pour le propulser à la tête de l’ex-parti unique. Il se voit, en tous les cas, comme étant le mieux placé pour l’instant pour conduire le parti. Même s’il doit bien savoir que la situation n’est plus la même qu’il y a trois ans, et qu’il héritera d’un parti devenu, aujourd’hui, pestiféré et dont des centaines milliers de manifestants réclament chaque semaine la dissolution.
Ce n’est pas un hasard si sa réapparition soudaine coïncide avec un remue-ménage sans fin qui mine son parti et qui le discrédite gravement. Le soutien zélé apporté au président désormais déchu par l’instance dirigeante, sous la conduite hasardeuse de Mouad Bouachreb, a achevé de disqualifier définitivement cette direction. Les tentatives qu’il a opérées récemment pour se racheter n’ont fait qu’accentuer les dissensions au sein de ce parti, dont de plus en plus de cadres et de membres du Comité central – gelé depuis des années – réclament désormais la destitution pure et simple de Mouad Bouchareb et la dissolution immédiate de toutes les instances provisoires et illégales qui dirigent le parti jusqu’ici.
Se sachant acculé et encerclé, Bouchareb tente de gagner du temps, en promettant un congrès extraordinaire en avril prochain pour revenir à la légalité. Mais la question est de savoir qui peut garantir que le FLN survivra à la bourrasque jusqu’à cette date.
R. M.
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