Le théologien Ghaleb Bencheikh : «Le peuple algérien est fabuleux !»
Par Mohamed El-Ghazi – Le président de la Fondation de l’islam de France, Ghaleb Bencheikh, a fait part à Algeriepatriotique de son ressenti par rapport au soulèvement du peuple algérien contre la candidature du président sortant Abdelaziz Bouteflika pour un cinquième mandat. «Le peuple algérien s’est soulevé d’une manière exemplaire. Il est fabuleux et se montre discipliné et civilisé. Ce qu’il donne à voir au monde entier suscite l’admiration unanime et la grande sympathie», s’est-il exprimé, en recommandant de «rester vigilant pour que les germes de la division ne soient pas semés et ne viennent pas provoquer la discorde».
Pour Ghaleb Bencheikh, les Algériens ont montré leur maturité politique et affiché une conscience citoyenne. «Ils ont recouvré une fierté et une dignité. Ils aspirent à vivre dans un pays libre et démocratique et tiennent par-dessus tout à évoluer dans un Etat de droit où le respect absolu et scrupuleux de la loi sera une réalité intériorisée par tous», a-t-il confié.
Le président de la Fondation de l’islam de France évoque le civisme et le caractère pacifique des manifestations qui a valu aux Algériens l’admiration du monde entier, malgré la gravité du moment. «Un aspect formidable de ce mouvement consiste aussi dans ses mots d’ordre qui sont exclusivement politiques sans le discours puisé dans les logorrhées islamistes. Et nous sommes tous agréablement surpris par le retour à une forme de vie toute de bonhommie et de joie, en dépit de la gravité du moment. Vendredi après vendredi, le peuple se retrouve gai mais déterminé», a-t-il noté, rappelant l’image de «cette danseuse Mélissa pleine de grâce qui a fait le tour du monde, tranche radicalement avec les vociférations des manifestants activistes du FIS à la mine patibulaire, à la barbe hirsute et à la calotte salie», convaincu que «nous sommes fondés que cette fois-ci l’Algérie pourra sortir de l’ornière».
Pour ce théologien, «on ne peut plus se permettre de rater ce rendez-vous avec l’histoire. Les occasions perdues ont sûrement édifié et ‘’aguerri’’ la jeunesse algérienne». Il recommande au peuple algérien de ne pas «lâcher» et continuer la «pression», en appelant à ne pas «céder» aux sirènes de division ni «obéir» à ceux qui demandent de marcher sur le palais d’El-Mouradia. «Il faut que le mouvement reste pacifique et civilisé. Toutes les demandes doivent rester dans le cadre de la légalité constitutionnelle et dénoncer le prolongement indu du quatrième mandat», avant de conclure : «Le régime est dans une impasse, il se fissure chaque jour davantage. La question de la conférence nationale n’est pas encore tranchée».
M. E-.G.
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