Les ministres d’Ouyahia convoqués ce lundi pour la passation de consignes
Par Kamel M. – Nous apprenons de sources informées que les ministres du gouvernement Ouyahia ont été priés de rester à leur bureau ce lundi et d’«attendre les instructions». Nos sources n’ont pas précisé la nature de la décision que la présidence de la République devrait prendre, mais il paraît évident que les ministres ont été invités à se présenter pour assurer la passation de consignes.
Le Premier ministre, Noureddine Bedoui, n’a pas pu constituer une nouvelle équipe, toutes les personnes contactées ayant refusé de «se mouiller avec le régime» au moment où des millions d’Algériens manifestent depuis six semaines pour le départ de toutes les figures qui incarnent le système. Seul le ministre des Affaires étrangères a été désigné pour appuyer le chef de l’exécutif dans sa mission impossible, le poste ne pouvant pas rester vacant en raison de l’impossible rupture des contacts avec les partenaires étrangers. Un gouvernement de transition de courte durée qui serait chargé d’expédier les affaires courantes est envisageable, notent toutefois nos sources.
Les événements se précipitent depuis l’appel du chef d’état-major de l’ANP à l’application de l’article 102 qui stipule la destitution du président de la République. Ahmed Gaïd-Salah a haussé le ton en accusant des «parties» qu’il n’a pas nommées de s’être réunies pour ourdir un plan contre l’institution militaire. La machine s’est, dès lors, emballée et des mesures ont été lancées contre des hommes d’affaires connus pour leur proximité avec le cercle présidentiel.
Les ministres vont-ils être invités à rentrer chez eux dans la perspective de l’annonce de la démission du président Bouteflika ? Aucune autre issue ne semble possible pour éviter que la crise politique s’enlise et que le pays bascule dans une situation hasardeuse à l’issue inconnue.
Le Conseil constitutionnel ne s’est toujours pas réuni pour constater l’empêchement plusieurs jours après l’appel de la hiérarchie militaire, signe que son président est demeuré fidèle au chef de l’Etat qui l’a désigné à la tête de cet organe juridictionnel suprême.
Le divorce entre l’armée et la Présidence étant consommé, le chef d’état-major a abattu ses cartes et attend un retour d’écho de Zérlada. Il lui parviendra peut-être ce lundi.
K. M.
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