Le général Gaïd-Salah va-t-il procéder à l’arrestation de Saïd Bouteflika ?
Par Kamel M. – Le chef d’état-major de l’ANP n’y est pas allé de main morte pour fustiger le proche entourage d’Abdelaziz Bouteflika. Si l’évidence de la destitution «immédiate» de ce dernier semble acquise, au vu de l’appel du général Gaïd-Salah à accélérer l’application de l’article 102, il n’est pas exclu que le frère du Président fasse l’objet d’une interpellation.
En effet, les termes acerbes utilisés par Ahmed Gaïd-Salah dans son réquisitoire contre les «forces extra-constitutionnelles» et la «bande de malfaiteurs» paraissent être un signe avant-coureur de mesures répressives qui pourraient suivre la réunion de ce mardi à laquelle ont pris part les principaux responsables de l’institution militaire, auxquels s’est joint le commandant de la Garde républicaine.
Le chef d’état-major a accusé Saïd Bouteflika, sans le nommer, d’user de manœuvres dilatoires, provoquant ainsi de façon préméditée un enlisement de la crise politique. Pour Gaïd-Salah, le frère du Président et les hommes d’affaires qui ont prospéré grâce à leur proximité avec les centres de décision cherchent à gagner du temps pour assurer leurs arrières. Les premières mesures prises à l’encontre d’un certain nombre d’affairistes véreux devraient être suivies par d’autres qui devront concerner les personnes qui, au sein du pouvoir, se sont rendu coupables de passations de marchés illégales, de trafic d’influence, de délits d’initié, de passe-droits, de détournements de deniers publics, de corruption, etc.
Or, Saïd Bouteflika est montré comme celui qui, en usurpant la fonction de son frère, a permis cette prévarication qui s’est propagée d’une façon exponentielle durant le quatrième mandat et qui allait se poursuivre si le Président n’avait pas été empêché par les citoyens de se porter candidat à sa propre succession.
Il s’avère que les différents artifices inventés par le régime finissant de Bouteflika pour «combattre» la corruption ont été mis en place pour leurrer l’opinion publique et permettre à une poignée d’opportunistes de capter l’argent du contribuable à travers l’obtention exclusive de marchés publics au cœur d’un système dans lequel l’argent sale et la politique ont fusionné pour donner naissance à une caste de prédateurs qui savourent sans doute leurs derniers jours de liberté.
K. M.
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