Nouvelle ère
Par R. Mahmoudi – Avec le départ arraché de «haute lutte» du président Bouteflika, une nouvelle ère s’ouvre sur le pays, avec ses espérances désormais permises mais, aussi, ses craintes de désenchantement et ses risques de régression.
La grande question qui se pose maintenant est de savoir comment et avec qui sera dirigée cette transition qui s’annonce. Car, si, conformément à la Constitution, les choses sont bien tracées et définies, au plan politique, rien n’est encore clair. Pour les citoyens qui manifestent chaque vendredi depuis plus de six semaines, et qui vont sans doute encore le faire cette semaine, la démission de Bouteflika est, certes, une «victoire» mais aucune garantie pour la suite. Faut-il que le mouvement de protestation, jusque-là sans tête, ni encadrement visible, dégage des représentants pour négocier cette transition ? Les quelques activistes médiatisés qu’on connaît sauront-ils être à la hauteur des attentes d’une population avide de changement et pressée d’en découdre avec le système en place ?
Pour l’instant, il faut que l’institution militaire – qui a aujourd’hui la responsabilité de gérer cette période – donne des gages sérieux, d’abord, pour apaiser les esprits et redonner confiance aux millions d’Algériens révulsés par tant de gabegie et d’abus de pouvoir, ensuite. Mais, elle doit se garder de faire dans le populisme le plus béat qui ne peut que déboucher sur des situations inextricables.
R. M.
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