Médias et politiques acquis au général Gaïd-Salah malmènent Bensalah
Par R. Mahmoudi – Le constat est tellement frappant qu’on est en droit d’appréhender des bouleversements dans les prochains jours : tous les journaux, chaînes de télévision et comptes Facebook réputés acquis au chef d’état-major de l’ANP et à ses engagements politiques ont, à l’unisson, décrié et vilipendé l’installation, mardi, d’Abdelkader Bensalah comme chef d’Etat intérimaire, en la décrivant comme un «faux pas» ou, carrément, comme un acte «contre-révolutionnaire» et allant «contre la volonté populaire».
C’est le cas notamment d’Echourouk, transformé depuis quelques semaines en organe central du commandement de l’institution militaire, mais aussi d’El-Bilad qui fait la promotion de l’image d’une armée «alliée» avec le peuple contre «el-içaba» (le gang), dont feraient partie les «trois B» : Bensalah, Bedoui et Belaiz.
Certains titres n’hésitent pas à appeler directement Bensalah à démissionner de son poste et choisir ainsi une sortie «honorable» avant qu’il soit poussé à le faire par la rue qui gronde.
Sur le même ton, le président du MSP, Abdarrazak Mokri, qui, lui aussi, s’est distingué par son soutien indéfectible à la démarche du général Ahmed Gaïd-Salah, a appelé à la poursuite des manifestations populaires jusqu’à la démission d’Abdelkader Bensalah, «puis, après lui ou avec lui, la démission de Tayeb Belaïz», écrit-il dans un premier commentaire suite à la cérémonie d’investiture du chef d’Etat, posté sur sa page Facebook.
Selon Mokri, «à ce moment-là, nous serions dans une situation qui ne pourrait être résolue que si les dispositions de la Constitution étaient accompagnées de mesures politiques, à travers un dialogue destiné à installer une personnalité acceptée par le peuple et qui ne soit pas corrompue ou impliquée dans la fraude électorale». Le chef de file des islamistes explique que ce «Président» se chargerait de légiférer par ordonnances en vue d’instaurer des réformes avant le retour au processus électoral.
R. M.
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