La déclaration de Moscou sur le Soudan s’applique-t-elle aussi à l’Algérie ?
Par R. Mahmoudi – Le président de la Commission des relations internationales du Conseil de la Fédération de Russie, Konstantin Kosachov, a déclaré, jeudi, que le changement de pouvoir en dehors du cadre constitutionnel au Soudan «est inacceptable».
Dans un tweet cité par l’agence russe Sputnik, Konstantin Kosachov a écrit : «Au Soudan, il y a eu un coup d’Etat militaire. Je ne peux pas juger qui a raison et qui a tort.» Et de poursuivre : «Je tiens à rappeler ma position de principe consistant à rejeter les scénarios de changement de pouvoir inconstitutionnel.»
Par transition, cette position s’appliquerait également à la situation en Algérie, même si Moscou n’a jusqu’ici fait aucun commentaire officiel sur les derniers développements. La seule réaction faite par le gouvernement russe sur la question remonte au 19 mars dernier, à l’occasion de la visite de Ramtane Lamamra à Moscou. Serguei Lavrov a alors exprimé son refus de «toute ingérence étrangère» en Algérie. Ces derniers jours, des révélations publiées par le journaliste du Figaro Georges Malbruno sur une demande russe à Paris de «cesser de s’ingérer» en Algérie se sont avérés fausses.
Quoi qu’il en soit, cette déclaration du président de la Commission des relations internationales du Conseil de la Fédération de Russie va dans le sens souhaité par les autorités algériennes qui font face depuis la démission d’Abdelaziz Bouteflika à des demandes pressantes de la rue et de l’opposition, exigeant l’ouverture d’une transition «politique» faisant abstraction de la Constitution actuelle, au motif que le personnel politique du régime déchu n’a plus aucune légitimité, ni aucune crédibilité.
R. M.
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