Que fait l’ex-ministre de l’Energie Chakib Khelil chez Abdelkader Bensalah ?
Par Hani Abdi – L’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil, se rendrait souvent, depuis quelque temps, au siège de la présidence de la République. Des sources informées ont fait état de ses déplacements fréquents à El-Mouradia depuis la démission du chef de l’Etat.
Chakib Khelil avait démenti, en janvier dernier, alors que l’ancien président de la République ne s’était pas encore prononcé sur le cinquième mandat, avoir l’intention de se porter candidat à la magistrature suprême, tout en «réaffirmant» son «engagement décisif» et son «appui indéfectible à toute décision qui serait prise par le président Abdelaziz Bouteflika au sujet de cette échéance. Partisan du maintien de Bouteflika au pouvoir, il avait soutenu qu’il cautionnait «la continuité afin d’assurer le parachèvement du processus de réformes entamé par le président de la République en 1999».
Depuis son retour des Etats-Unis, l’ancien ministre de l’Energie s’était affiché comme un probable successeur au président Bouteflika. Mais les affaires Sonatrach I et II le rattrapent depuis que le chef d’état-major de l’ANP, le général Ahmed Gaïd-Salah, a annoncé la réouverture par la justice des dossiers relatifs à la corruption, dont celui de la compagnie pétrolière nationale dans lequel le nom de Chakib Khelil avait été cité sans qu’il ait été convoqué en tant qu’accusé ou témoin.
La soudaine réapparition de l’ancien homme de confiance de Bouteflika au lendemain des procès Sonatrach I et II avait été interprétée comme un retour en force dans la perspective d’une annonce qui allait être faite mais qui semble avoir été contrariée par quelque imprévu.
Dans une conférence animée à Béjaïa en décembre dernier, Chakib Khelil avait appelé à la réalisation d’un «consensus national», seul moyen, selon lui, de surmonter la crise économique et de mettre fin à la dépendance à la rente pétrolière. Des observateurs s’étaient demandé, dès lors, si l’ancien omnipotent ministre faisait un appel du pied aux partisans du «consensus national», dont une partie réclamait ouvertement le report des élections ou s’il se préparait à s’impliquer plus ouvertement dans le débat politique qui faisait rage autour de la présidentielle de 2019.
Chakib Khelil a-t-il été sollicité par l’autre fidèle lieutenant de Bouteflika, Abdelkader Bensalah, pour le conseiller dans ce contexte marqué par un ralentissement économique dangereux dû à la crise politique qui risque de perdurer ?
H. A.
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